Le bilan des infractions routières pour l'année 2018 a été bien plus positif que celui de l'année 2017, a révélé l'organisme chargé de la Sécurité Routière. Néanmoins, cette bonne nouvelle est à tempérer quant à ses origines qui, malheureusement, ne proviennent pas d'une diminution des comportements dangereux sur les routes. En effet, c'est la dégradation massive des radars durant le deuxième semestre l'an dernier qui a engendré un tel changement.
La dégradation des radars donne un bilan faussé
C'est un total de 19,7 millions d'infractions qui ont été relevées, contre les 24 millions en 2017, ce qui représente une baisse de 18 %. L'ONISR rappelle toutefois que cette baisse "ne saurait masquer une augmentation réelle des conduites à risque". En effet, les infractions contrôlées par les radars automatiques ont diminué de 17,6 %, soit une baisse équivalente à la baisse globale des infractions relevées. Pour les infractions contrôlées par les forces de l'ordre, le chiffre reste sensiblement le même.
Ce sont bien les attaques contre les radars, menées en riposte aux 80 km/h à partir de juillet, puis par la crise des gilets jaunes à partir de novembre, qui engendre ce que la Sécurité Routière qualfiie de "baisse mécanique". Mais malgré tout, la Sécurité Routière tend davantage vers une hausse des infractions, et de leur gravité, comme elle l'explique dans ce communiqué.
Les comportements inquiétants en hausse
"De nombreux radars vandalisés, hors d'état de produire des messages d'infraction, ont néanmoins continué à enregistrer les vitesses des véhicules, constatant ainsi la multiplication par quatre du nombre d'excès de vitesse dans les zones contrôlées par rapport à la période précédant ces dégradations massives. Le même phénomène était constaté par les radars encore en fonctionnement, marqués par une hausse significative des excès de vitesse qu'ils enregistraient."
Au total, 14,9 millions de points ont été retirés en 2018, soit une baisse de 1,9 % ce qui traduit d'un hausse de la gravité des infractions. Le téléphone tenu en main a notamment été une des grandes causes de retraits de points, avec plus d'un million de points retirés et une hausse de 11,1 %. L'augmentation des délits routiers, avec en tête le refus d'obtempérer et le refus de se soumettre à un contrôle, inquiètent également les autorités. Seule bonne nouvelle, 78 % des conducteurs disposent de leurs 12 points, et 85 % en possèdent plus de dix, même si un total de 67'963 permis ont été invalidés pour solde de points nul (+10,1 %).