Le gouvernement a dressé des prévisions concernant la rentabilité des radars automatiques pour les deux prochaines années, et celles-ci ne convergent que vers un seul scénario, celui de la baisse des revenus liés à ces dispositifs. Ce sont en effet plusieurs centaines de millions d'euros de manque à gagner qui sont prévus par l'État en 2019 et 2020, notamment à cause de la dégradation de nombreux d'entre eux, qui a poussé à moins de contrôles, et plus d'investissements pour les remettre en état de fonctionnement.

En octobre 2018, nous vous rapportions que le gouvernement prévoyait des recettes à hauteur de 1,23 milliard d'euros pour les radars automatiques en 2019, c'est en réalité la moitié de ce chiffre qui devrait être constatée, avec 500 à 600 millions d'euros espérés par l'exécutif comme recettes totales de ces radars. Ce sera même moins que 2017 et 2018, où ils avaient rapporté respectivement 824,7 millions d'euros et 682,7 millions d'euros à l'État.

Bien évidemment, le passage aux 80 km/h et la crise des gilets jaunes, qui ont détruit de nombreux radars, ont une grosse responsabilité dans cette chute importante. En effet, les radars abîmés auront coûté 360 millions d'euros à l'État, entre la perte nette due à leur dysfonctionnement et le coût de remise en état de ces cabines, qui ont été vandalisées ou totalement détruites, selon les cas.

Malgré la diminution du nombre de radars à cause de la crise des gilets jaunes et du passage à 80 km/h, l'État ne devrait pas chercher à tous les remplacer, et va justement ralentir la mise en place de nouveaux radars, avec près de 10 % de baisse sur le chiffre prévu. En effet, 4700 nouveaux radars étaient prévus pour la fin de l'année 2020, et ce sont finalement 4400 qui seront mis en place. Le nombre de radars tourelles prévu sur le territoire restera en revanche le même.