Depuis le mouvement des "Gilets Jaunes" et le passage à 80 km/h, les radars ont la vie dure. En effet, plus de 2100 radars automatiques ont été détruits ou vandalisés à plusieurs reprises à cause des manifestations. Au total, la facture est estimée à plus de 360 millions d'euros selon les chiffres rapportés par la Sécurité Routière. Ces coûts regroupent deux choses : d'une part, les réparations qui s'évaluent à 60 millions d'euros et, d'autre part, le manque à gagner sur les contraventions qui serait de l'ordre de 300 millions d'euros.
Pour parer au vandalisme, et surtout pour constater plus d'infractions que le simple contrôle de vitesse, l'État a mis en place une petite centaine de radars tourelles depuis le début de l'année. Ces boîtiers, fixés à environ quatre mètres du sol, sont censés résister aux dégradations puisqu'ils sont tout simplement moins vulnérable en raison de leur installation en hauteur. Certains individus ont toutefois trouvé la parade pour arriver à bout de ces machines, en les sciant par exemple, en les brûlant jusqu'à ce qu'elles tombent, ou en les faisant tomber directement avec un engin de chantier. Au total, selon un décompte réalisé par nos confrères du Parisien, à la mi-août, une dizaine de ces radars "invincibles" ont été vandalisés et rendus inutilisables.
"Sur la petite centaine d'appareils déjà installés, nous avons eu quelques dégradations. C'est malheureusement le lot de toute nouvelle expérimentation, ça génère une excitation malsaine et du vandalisme", a expliqué auprès de l'AFP David Julliard, adjoint au Délégué interministériel à la sécurité routière.
Rappelons que le mouvement anti-radars touche la France depuis l'an dernier, et notamment depuis l'instauration des 80 km/h au 1er juillet 2018. Le début du mouvement des "Gilets Jaunes" en novembre n'a pas arrangé les choses, bien au contraire. En 2018, la facture du à la dégradation des radars avait dépassé les 500 millions d'euros. L'année 2019 est une année charnière pour la Sécurité Routière puisque 400 radars tourelles doivent être installés avant la fin décembre. Rappelons que sur ces 400 installations, certaines cabines seront vides. Il s'agira de radars leurres visant à inciter les automobilistes à ralentir, même s'il n'y a pas de verbalisation à la clé. Environ un radar sur six de ce genre seront actifs. Attention toutefois, ces derniers "tourneront" dans le sens où les cabines pourront être activées ou bien désactivées pour maintenir une sorte d'incertitude auprès des conducteurs.