Le torchon brûle entre General Motors et FCA, Fiat Chrysler Automobile. Le premier a en effet déposé une plainte ce mercredi 20 novembre contre le second pour corruption.
Les faits reprochés remontent à 2009 lorsque Sergio Marchionne était à la tête de la FCA : selon l'accusation, le fabricant italo-américain aurait versé des pots-de-vin à de hauts fonctionnaires du puissant syndicat UAW, qui compte environ 390'000 employés dans le monde de l'automobile et de l'aéronautique, dans le but d'obtenir des conditions plus favorables dans le renouvellement de contrats de travail. Et ce n'est pas tout car GM accuse aussi FCA d'avoir payé des pots-de-vin lors de négociations pour le renouvellement de contrats en 2011 et 2015.
De son côté, à Turin, on se défend en rejetant en masse les accusations. Et l'on y précise que cette manœuvre de GM n'aurait d'autre but que de mettre des bâtons dans les roues en vue de faire capoter la fusion en cours entre FCA et PSA.
La grève chez GM causée par FCA ?
Pour GM, ce dont est accusé FCA l'aurait désavantagé avec des coûts de main-d'œuvre depuis 2009 plus élevés que ceux chez FCA. Cela renvoie également chez General Motors à la récente grève qui a duré 6 semaines, et qui a précisément été causée par des désaccords profonds avec l'UAW concernant certainzs négociations salariales. Les livraisons retardées, de fin 2019 à début 2020, de la nouvelle Chevrolet Corvette est l'une des conséquences.
FCA parle de "sabotage"
Le groupe italo-américain a répondu à GM en publiant une note dans laquelle il rejette les accusations et se défend en affirmant que tout cela n'est qu'une tentative de "sabotage", expliquant que "cette manœuvre déconcertante intervient à un moment où FCA se révèle être un concurrent de plus en plus fort [...], qui met en œuvre sa stratégie à long terme. Il s'agit notamment de son projet de fusion avec PSA, qui, pour sa part, a mené à bien la reprise de l'activité européenne qu'il a récemment rachetée à General Motors."
En d'autres termes, la FCA soutient que l'opération a pour but de mettre fin à l'entente avec PSA.