La voiture autonome n'est encore qu'à ses balbutiements, mais elle est déjà au centre de l'espace qu'elle pourrait prendre sur le plan technologique dans les prochaines années. Il se pourrait en effet que les données instantanées générées par ces véhicules s'avèrent très gourmands en bande passante, et notamment sur le réseau 5G, qui sera installé dans les prochains mois. Alors qu'il génère quelques inquiétudes quant aux perturbations qu'il pourrait amener sur certains satellites, ce réseau ultra-rapide sera la base des véhicules autonomes.
Le niveau d'autonomie des véhicules est classé de zéro à cinq, allant de simples limiteurs de vitesses adaptatifs jusqu'à des voitures capables de conduire seules. Et bien qu'elles soient actuellement interdites dans beaucoup de pays avec un niveau trop élevé, les flottes professionnelles utilisent déjà certains systèmes pour leurs livraisons. Aux États-Unis, les poids lourds de certaines entreprises peuvent aller jusqu'au niveau 2, qui permet de rouler de manière automatique sur les autoroutes.
Le perfectionnement des systèmes dépendra essentiellement de la qualité du réseau auquel ils seront reliés, puisqu'une voiture qui possède un niveau 5 d'autonomie et peut donc se déplacer seule d'un point A à un point B génère énormément de données. C'est pourtant avec une telle automatisation que les entreprises pourront gagner du temps et de l'argent, en faisant rouler les camions en groupe pour économiser du carburant, et surtout pouvoir éviter d'être tributaires de la fatigue des chauffeurs, même si cela pose évidemment d'autres questions au sujet de l'éthique et des emplois.
Michael Ramsey, directeur de la recherche sur l'automobile et la mobilité intelligente pour le groupe Gartner, explique que la 5G sera la clé pour permettre de constituer des flottes intelligentes, mais que cela aura un inconvénient : le réseau sera rapidement occupé par ces systèmes. Les technologies autonomes et celles qui y sont liées, permettant notamment de prendre le contrôle de ces véhicules à distance, consommeront en effet 53 % de la bande passante 5G selon Gartner, et ce dès 2023, alors que les véhicules autonomes n'auront pas atteint leur pic. Si l'on voyait les années 2020 comme celles de l'avènement de l'automobile autonome, elles pourraient bien être celles du casse-tête pour gérer cet afflux de données.