Depuis qu'il a été arrêté au Japon en novembre 2018, Carlos Ghosn n'a pas pu prendre la parole. Il lui a fallu fuir jusqu'au Liban pour organiser une conférence de presse particulièrement attendue. Le mercredi 8 janvier 2020 à 14h00 (heure de Paris), toutes les caméras étaient braquées sur Carlos Ghosn. Lors de son intervention, Carlos Ghosn a rejeté toutes les charges qui pèsent contre lui et a pointé du doigt le système judiciaire japonais.
Selon lui, il y a des collusions entre le procureur et Nissan : "Ce qui s'est passé ces 14 derniers mois est le résultat obtenu par une poignée d'individus sans scrupules de Nissan avec le soutien du procureur de Tokyo.", a t-il déclaré. Il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour que le parquet de Tokyo riposte aux accusations de Carlos Ghosn. Dans un communiqué publié par l'agence Reuters, les procureurs japonais estiment que ces accusations sont totalement fausses. Ils rappellent au passage que le fait d'avoir fui au Liban constitue une infraction car il était assigné à résidence, et qu'il ne devait pas quitter le territoire japonais en attente de son procès.
Carlos Ghosn n'a pas expliqué son mode opératoire pour quitter le Japon. L'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dit être victime d'un complot et il entend laver son honneur avec des preuves à l'appui. Il a d'ailleurs diffusé des documents lors de sa conférence qu'il met à disposition des enquêteurs et des journalistes.
Son arrestation serait du aux performances médiocres de Nissan en 2017 puis en 2018, mais aussi, à l'influence de Renault sur Nissan. Les Japonais auraient voulu s'émanciper du constructeur français, la seule façon d'y parvenir serait de stopper net Carlos Ghosn en agitant le drapeau des malversations financières. Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Maintenant que Carlos Ghosn peut riposter depuis son fief au Liban, on s'attend à ce que les deux parties entrent en confrontation jusqu'à ce que la lumière soit faite sur cette affaire qui n'en finit plus.
Source: Reuters