Depuis plusieurs années, tous les indicateurs montrent que le segment des berlines perd du terrain. Des données confirmées par Jato Dynamics puisque, en 2019, les berlines quatre portes ou à hayon ont séduit beaucoup moins d'automobilistes à travers le monde. L'année dernière, le marché mondial a connu un recul de 4 %, tandis que le segment des berlines a subi un recul de 6,8 %.
Pourtant, la berline est la seconde carrosserie préférée des acheteurs de voitures particulières. Au total, 18,85 millions de berlines ont été écoulées l'an passé dans le monde, ce qui vaut à une vente sur quatre de véhicules particuliers environ, et plus précisément une part de 23 % sur les ventes mondiales. Un chiffre en retrait d'un point par rapport à 2018.
Pourquoi donc les berlines séduisent-elles moins ? Il y a plusieurs facteurs bien évidemment, mais le principal reste sans doute celui de la concurrence entre les segments. En effet, avec l'avènement du SUV depuis plus de dix ans, les ventes de berlines se sont essoufflées au profit de ces pseudos tout-terrains.
Dans une moindre mesure, les pick-ups, notamment aux États-Unis, ont aussi causé du tort aux berlines. Selon Jato, le report des automobilistes d'un segment à un autre n'est pas la seule explication. En effet, parmi les autres facteurs qui peuvent entrer en jeu, le contexte économique, incertain, notamment en Chine, qui participe indéniablement à la baisse des vente dans le segment des berlines.
Un marché chinois qui souffre et qui continuera de souffrir en 2020 en raison, notamment, de la crise sanitaire. Si toutes les carrosseries ont subi un ralentissement, les berlines ont davantage souffert, là aussi à cause des SUV, dont les clients chinois sont aussi friands. Aux États-Unis, même phénomène, puisqu'en 2009, les berlines quatre portes représentaient quasiment 40 % du marché total. Une part qui est descendue à seulement 22 % une décennie plus tard. Certaines berlines n'ont d'ailleurs pas résisté à l'invasion des SUV, plusieurs modèles ont disparu du catalogue des constructeurs, comme la Chevrolet Impala ou encore la Dodge Dart.
En Europe, qui est un marché un peu à part, les clients n'ont jamais été vraiment friands des berlines, notamment en raison de leur encombrement. Cela n'empêche pas les constructeurs, Européens notamment, de présenter et produire des berlines, à l'image d'Audi qui en possède plusieurs dans sa gamme ou encore Mercedes. Mais là encore, sur certains marchés, les best-sellers de ces marques restent les plus petits modèles ou encore les SUV. D'une manière générale, toujours pour une raison d'encombrement, le marché européen est davantage friand des berlines cinq portes, c'est-à-dire celles avec hayon.
Néanmoins, même si les berlines à hayon rencontrent un plus large succès en Europe, ce n'est pas forcément le cas partout, notamment aux États-Unis et en Chine. La dépendance à un seul marché expose le segment des berlines à hayon à de nombreux aléas. Les ventes de berlines à hayon ont d'ailleurs diminué de 12 % en 2019, à 9,2 millions d'unités, avec une bonne moitié réalisée en Europe, même si là aussi la demande a diminué de 7 %.
En évoquant les berlines, nous ne pouvons pas non plus oublier les breaks, autrefois considérés comme la voiture idéale pour la famille, mais vite remplacée par les SUV, pourtant moins habitables que les breaks avec des places arrière réduites et des volumes de coffres réduits. À titre indicatif, 2,33 millions de breaks ont été vendus à travers le monde en 2019, un volume en retrait de 7 % par rapport à 2018. Étonnement, c'est en Europe que le segment des breaks résiste le mieux avec un volume relativement stable, l'Europe qui reste le marché principal des breaks puisque 70 % des ventes mondiales sont réalisées sur le Vieux Continent.