Le mois dernier, le marché de l'automobile avait déjà fortement été impacté par le confinement, décrété par le gouvernement à partir du 17 mars pour limiter la propagation du coronavirus. La baisse des ventes de voitures en France s'était élevée à 72 % et le secteur de l'automobile craignait grandement le mois d'avril, qui aura été le seul avec un confinement intégral, du premier au dernier jour. Malheureusement, les prédictions inquiètes n'étaient pas infondées.

Le marché s'est en effet effondré à hauteur de 88,84 % par rapport à avril 2019 dans les données brutes, mais ces données sont comparables avec le même mois l'an dernier puisqu'il y avait 21 jours ouvrés en avril 2019, comme en avril 2020. En réalité, le confinement a provoqué la fermeture d'une grande majorité des points de vente et les usines étaient également à l'arrêt pendant la majeure partie du mois, même si certains constructeurs amorcent prudemment la reprise sur les chaînes de production.

Pour visualiser un peu mieux ce que représentent ces 89 % de baisse, il faut comprendre qu'en avril 2019, 188'195 véhicules particuliers avaient été vendus. En mars 2020, avec l'arrivée de la crise puis la mise en place du confinement, 62'668 voitures avaient été écoulées dans les concessions, essentiellement grâce aux deux premières semaines du mois. En avril 2020, ce sont seulement 20'997 voitures qui ont été vendues. Il est toutefois bon de noter que les ventes, aussi limitées soient-elles, ont profité aux groupes français, qui ont monopolisé 84,17 % du marché, contre 57,88 % l'an dernier.

Le suivi sur les quatre premiers mois de l'année n'est pas beaucoup plus réjouissant puisque le nombre de véhicules écoulés dans cette période s'élève à 385'676 unités, loin des 741'530 qui avaient trouvé un propriétaire entre janvier et avril 2019. Cela représente une baisse de 47,99 % sur les quatre mois, et l'on se rend compte que la reprise de mai, avec un début de réouverture prévu dans une dizaine de jours, sera cruciale pour les résultats définitifs du semestre.