C'est toujours triste de voir une marque disparaître. Alors quand GM a décidé d'en finir avec Holden d'ici 2021, l'Australie a été profondément marquée. Certains se sont lamentés, d'autres énervés. Mais la réaction la plus étrange (et étonnamment une des plus sensées) vient du sénateur du Queensland, James McGrath.
Le Centriste s'est en effet exprimé récemment concernant l'avenir de la marque au Parlement avec des mots forts :
"General Motors pense peut-être que la riche histoire de la marque Holden est sans valeur, mais je pense qu'elle est inestimable. Si General Motors pense que la marque ne vaut rien, alors rendez la marque à l'Australie. Rendez-la aux concessionnaires Holden. Je serais heureux de racheter la marque Holden à General Motors pour un dollar. Je vous enverrai un dollar par la poste, Mme Barra (la PDG de GM, ndlr), et vous pourrez nous rendre la marque Holden et nous la donnerons aux concessionnaires Holden".
Il faut comprendre que GM a voulu offrir une compensations aux 183 concessionnaires (pour 203 magasins) qui variait de 100'000 à 2,4 millions de dollars australiens (soit de 59'865 à 1'436'000 euros) en fonction de la performance du concessionnaire sur les trois dernières années, mais aussi sur sa performance en 2019. Une compensation qui équivaut environ à 1500 dollars australiens pour chaque voiture vendue (environ 900 euros). Tous les concessionnaires ont refusé net cet accord et se sont saisis d'un cabinet d'avocat. Ils sont également allés parler avec le Premier ministre australien.
Le cabinet a donc calculé une somme plus juste selon les concessionnaires. Et le nouveau tarif moyen par voiture s'élevait à 6110 dollars (3600 euros). De plus, lors de l'enquête, les avocats ont découvert que GM prévoyait de se débarrasser d'Holden depuis au moins cinq ans et a caché ses intentions derrière des investissements purement superficiels. GM a dénoncé le chiffre en arguant que la compensation avancée par le cabinet était fantaisiste et repoussée les allégations en les qualifiants de trompeuses et erronées.
Le sénateur McGrath a fait savoir, durant ce maelström, qu'il considérait les manœuvres de GM digne de "l'éthique d'un voleur de sacs à main". Il a également ajouté que "l'Australie et les concessionnaires Holden veulent un accord équitable. Ils ne veulent pas d'un accord spécial, ils veulent juste un accord équitable." Bref du véritable pain béni pour un homme politique en quête de popularité.
Une affaire retentissante en Océanie et aux États-Unis puisque GM s'embourbe dans une discussion qui finira de toute manière par faire du groupe le grand méchant de l'histoire. D'autres rebondissements vont forcément arriver, l'histoire n'est pas finie.