Au terme d'une assemblée générale extraordinaire tenue en ligne, les actionnaires de la firme de Stuttgart ont approuvé "deux mesures importantes à 99,9 %", a annoncé le président du conseil de surveillance, Bernd Pischetsrieder : la scission entre le division poids lourds et automobile qui prévoit l'introduction en Bourse de la branche poids lourds Daimler Truck, et le changement de nom du constructeur en Mercedes-Benz.
La cotation de Daimler Truck, devenu complètement autonome, doit avoir lieu avant la fin de l'année et le changement du nom de la branche automobile sera effectif le 1er février 2022. "Aujourd'hui est vraiment une journée historique pour notre entreprise", a jugé devant les actionnaires Martin Daum, le directeur désigné de Daimler Truck.
Selon cette réorganisation, la plus importante depuis la vente de Chrysler en 2007, 65 % des parts de Daimler Truck seront transférés aux actionnaires actuels de Daimler, qui recevront un titre de la nouvelle société par action détenue de Daimler.
Le nouveau Mercedes-Benz détiendra 35 % du capital, dont 5 % reviendront au fonds de pension, et il sera représenté au conseil de surveillance des poids-lourds. "À l'avenir, l'étoile brillera deux fois", a lancé Ola Källenius, patron de Daimler, qui restera à la tête de Mercedes-Benz. La séparation des deux entreprises doit permettre à chacune de mieux affronter les défis liés à la fin des moteurs thermiques.
"Trucks et voitures sont des activités complètement différentes" avec "des différences technologiques", a fait valoir Ola Källenius. Les batteries sont au cœur de l'électrification des voitures, tandis que "l'hydrogène joue également un rôle important pour les camions", poursuit le dirigeant.
Le groupe compte comme actionnaire de référence l'entrepreneur chinois Li Shufu, propriétaire du groupe automobile Geely, investi à plus de 10 %, devant le fonds souverain du Koweït (7 %) et un autre constructeur chinois, BAIC (5 %).
Daimler Truck a réalisé, en 2020, un chiffre d'affaires de 35 milliards d'euros, contre 44 milliards en 2019 pour un bénéfice opérationnel de 525 millions (2,7 milliards en 2019). Il vise une marge d'au moins 6 % à 7 % "dans des conditions de marché défavorables", entre 8 % et 9 % en temps normal et "plus de 10 %" dans le meilleur cas, a indiqué Martin Daum. Sa valorisation devrait en faire un candidat pour entrer dans la composition de l'indice Dax des 40 plus grosses valeurs allemandes.
Avant Daimler, son rival Volkswagen a vendu fin juin 2019 une partie minoritaire du capital de sa division poids lourds Traton, pour faciliter son expansion mondiale et lui donner plus d'autonomie. (avec AFP)