Présentée en février par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la loi concernant les semi-conducteurs européens poursuit son petit bonhomme de chemin dans le but de transformer le Vieux Continent en l'un des plus importants pôles de production de semi-conducteurs au monde. Près de 45 milliards d'euros ont été posés sur la table.

Au sein des institutions européennes, des travaux sont donc en cours pour améliorer le texte, en attendant son arrivée en session plénière, puis au Conseil de l'Union européenne. Mais où en sommes-nous ? L'actualité provient essentiellement d'agences internationales, qui ont pu consulter plusieurs documents et s'entretenir avec des personnes étant "proches des dossiers".

Plus de semi-conducteurs, moins de contrôle

Les États membres sont tous d'accord : la loi européenne sur les semi-conducteurs doit devenir réalité, mais le texte original a été légèrement remanié. D'après la nouvelle version, ce ne sont pas seulement les projets les plus avancés qui seront financés, mais un éventail plus large comprenant aussi les start-ups et diverses coopérations internationales.

Ursual von der Leyen

Les semi-conducteurs devront encore garantir une série d'innovations en termes de puissance de calcul, d'efficacité énergétique, d'avantages environnementaux et d'intelligence artificielle. D'autre part, les pouvoirs de contrôle de la Commission européenne seront réduits et elle ne pourra demander des informations aux entreprises qu'en période de crise et de manière proportionnée à la situation.

Il reste encore à comprendre comment répartir les fonds destinés à la recherche, car certains pays craignent une distribution disproportionnée, à l'avantage des États disposant d'industries plus établies. Mais l'accord final devrait arriver le 1er décembre. La balle passera ensuite dans le camp du Parlement européen en 2023.

La fin de la dépendance ?

L'Europe vise à conquérir 20 % du marché mondial des semi-conducteurs, doublant ainsi sa part actuelle de seulement 9 %, et à se désengager de l'Asie pour devenir son propre fournisseur. De quoi traverser les prochaines crises plus sereinement.

L'entreprise taïwanaise TSMC, principale fournisseuse de composants électroniques au monde

Plusieurs investissements ont déjà été annoncés en Europe, bien que le plan soit encore loin de l'approbation finale. Parmi les noms des multinationales intéressées à l'idée de s'installer dans nos contrées, nous retrouvons Intel, GlobalFoundries, STMicroelectronics et Infineon Technologies.

La loi sur les semi-conducteurs en bref

Rappelons enfin que "l'European Chips Act" prévoit environ 15 milliards de "fonds publics et privés", selon les termes d'Ursula Von der Leyen, et 30 milliards "déjà prévus par des programmes tels que Next Generation Eu, Horizon Europe et divers budgets nationaux". Les secteurs sur lesquels elle se concentre sont les suivants :

  • La recherche, un domaine dans lequel "l'Europe est déjà leader" ;
  • L'industrie, pour "faire entrer notre excellence dans les usines et la transformer en produits" ;
  • Les règles, notamment celles relatives aux aides d'État, en les adaptant aux conditions du marché ;
  • Soutien aux entreprises, en particulier aux start-ups ;
  • La coopération internationale, en créant des partenariats avec d'autres pays comme les États-Unis et le Japon, car "personne ne peut être autosuffisant".