Les mouvements sociaux en opposition à la réforme des retraites vont-ils provoquer de nouvelles difficultés d'approvisionnement en carburant ? Dévoilée mardi par la Première ministre Elisabeth Borne, la réforme visant à repousser l'âge légal de la retraite à 64 ans est contestée par les oppositions et les organisations syndicales, qui ont annoncé une journée de mobilisation le 19 janvier.
La CGT Pétrole compte aller plus loin. Un mouvement de grève de 24H est prévu pour le 19 janvier, un nouveau de 48H le 26 janvier et de 72H le 6 février. Les salariés se verront ensuite proposés une reconduction de la grève avec "si nécessaire, l'arrêt des installations de raffinage" selon le communiqué publié par le syndicat.
Une montée en puissance des grèves déjà vue en 2022
En octobre dernier, les blocages de raffineries en raison de mouvements de grève pour demander des revalorisations salariales avaient mené à des difficultés d'approvisionnement dans les stations-service.
Pendant l'été 2022, les syndicats avaient adopté la même méthode de mouvements ponctuels et de plus en plus long, sous forme de "grèves d'avertissement pour être pris au sérieux" selon Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération professionnelle de pétrole CGT, interrogé par BFM TV.
Sans réaction du gouvernement après les grèves prévues jusqu'au début de mois de février, le mouvement pourrait donc aller plus loin et mener à un arrêt de l'activité dans les raffineries, comme au mois d'octobre dernier. "On espère ne pas arriver au 6 février à devoir se poser la question de l'arrêt des installations du raffinage", a précisé Emmanuel Lépine. "Ce que l'on souhaite, c'est l'arrêt de la réforme, pas se mettre en grève."
La CGT s'oppose aux réquisitions
Le gouvernement a appelé les organisations syndicales à la responsabilité. Des grèves de quelques jours ne devraient pas avoir de conséquences notables sur l'approvisionnement des stations-service mais un mouvement dans la durée entrainerait les mêmes difficultés que celles vues l'an dernier et la CGT s'oppose déjà à des réquisitions de personnel.
"Nous appelons également à être collectivement attentifs à la réaction de l'État : en cas d'annonce de réquisitions, nous faisons un appel à toutes les travailleuses et travailleurs à converger vers les sites pétroliers pour défendre le droit de grève et à lutter tous ensemble", a annoncé le syndicat, précisant s'opposer au "travail forcé."