L'affaire Pierre Palmade a mis en lumière la responsabilité des drogues dans les accidents de la route. Selon les statistiques de la sécurité routière, la consommation de stupéfiants est la troisième source d'accidents mortels derrière l'alcool et la vitesse, en représentant un accident sur cinq.
Interrogé sur le sujet, Gérald Darmanin a fait part de sa volonté de sanctionner plus durement la prise de stupéfiants avant de prendre le volant avec un retrait de permis automatique, ce qui ne survient qu'en cas de récidive aujourd'hui.
"Je propose le retrait des 12 points du permis de conduire pour toute personne qui conduit alors qu’il a consommé de la drogue", a déclaré le ministre l'Intérieur au Journal du Dimanche. "Et également de rendre obligatoire une visite médicale de tout consommateur avéré de drogue pour qu’il soit autorisé à conduire s’il se soigne."
"Je suis par ailleurs en lien étroit avec Éric Dupond-Moretti [ministre de la Justice] pour renommer en 'homicides routiers' les accidents mortels dus à la drogue et à l’alcool : nous y travaillons depuis décembre dernier, sur proposition des associations."
L'actualité tragique des derniers jours n'est donc pas à l'origine de cette proposition aux contours encore flous, Gérald Darmanin n'ayant pas défini clairement ce qu'impliquera ce délit d'"homicide routier." Le qualificatif retenu aujourd'hui est celui d'"homicide involontaire", avec des sanctions pénales allant de sept à dix ans selon le nombre de circonstances aggravantes.
Des contrôles en hausse
Le locataire de la Place Beauvau a par ailleurs fait part de son souhait de renforcer la prévention, notamment auprès des plus jeunes, en coopération avec les ministres de l'Éducation et de la santé, et a rappelé son objectif d'augmenter les contrôles.
"Avant même le drame [impliquant Pierre Palmade], nous avons renforcé notre dispositif de contrôles routiers contre la drogue", a précisé Gérald Darmanin. "Nous en avons effectué 800 000 en 2022, soit le double des années précédentes. J’ai donné comme instruction d’en faire 1 million cette année. C’est nécessaire : 16 % des contrôles de l’usage de stupéfiants au volant se sont révélés positifs contre 3 % de ceux concernant l’alcool."
"J’attire l’attention sur le fait que la cocaïne est parfois présentée comme récréative, alors qu’il n’existe pas de drogue récréative : il n’y a que des drogues mortelles. Environ 600 personnes meurent chaque année dans des accidents de la route liés aux stupéfiants."