Si le marché des cabriolets est globalement en déclin depuis déjà quelques années, il n'est pour autant pas encore mort. Il ne le sera d'ailleurs peut-être jamais dans l'univers du haut de gamme. En effet, si les marques généralistes comme Peugeot ou Volkswagen ont définitivement abandonné le cabriolet, les constructeurs premium continuent d'occuper le segment. Logique après tout puisqu'elles sont les seules à pouvoir se permettre d’élargir leur gamme et constituer autour d'un même produit toute une déclinaison de voitures. Elles sont également les seules aujourd'hui à attirer des clients pouvant se permettre de s'offrir un véhicule de loisir haut de gamme, et même si le cabriolet ne représente qu'un marché de niche, notamment en France, il est toujours important, pour l'image, de proposer ce type de carrosserie dorénavant majoritairement réservée à une clientèle élitiste. En quelques chiffres, l'Audi A5 Cabriolet représente 17% des ventes totales de l'A5 dans le monde, et jusqu'à 37% en Allemagne.
Audi et son A5 Cabriolet que nous essayons aujourd'hui, n'en est pas à son coup d'essai. Il faut dire que le cabriolet chez Audi se porte plutôt bien, en témoigne les multiples déclinaisons décapotées proposées au catalogue : Audi A3, A5, TT et R8. Concernant l'Audi A5, il faut remonter à 1991 et le premier cabriolet Audi de l'après-guerre dérivé de l'Audi 80 (B3), qui fut d'ailleurs baptisé très sobrement à l'époque "Audi Cabriolet". Elle fut produite de 1991 à 2000 à plus de 70'000 exemplaires. C'est ensuite l'Audi A4 Cabriolet (B6) qui lui succédera en 2001. Celle-ci fut produite à plus de 100'000 exemplaires et a même bénéficié d'une variante S4 équipée d'un bloc à huit cylindres. En 2009, changement de cap, Walter da Silva est passé par là, place à l'une de ses plus belles créations, déclinée forcément en version décapotée, et notamment proposée en version RS avec un V8 de 4,2 litres de cylindrée développant 450 chevaux.

Le Cabriolet le plus élégant du moment
Le style c'est quelque chose de très subjectif. En revanche, quand tous nos confrères s'accordent à dire qu'il s'agit de l'un, si ce n'est le plus beau cabriolet du moment, avouons qu'on commencerait presque à y croire. Il faut dire que le coup de crayon de Walter da Silva a laissé quelques traces. Toutes les traces ? Non, mais une grande majorité. Cette ligne de force notamment qui traverse tout le flanc de la voiture et lui confère à la fois élégance et robustesse est l'un des éléments conservés de la première A5. Le capot est un élément intéressant également. Légèrement bombé, ce sont quatre nervures qui viennent appuyer le regard perçant de l'auto.
C'est aussi de profil que s'apprécie un cabriolet. Capote fermée, il faut avouer que la jonction entre la ligne de toit et la poupe ne fait pas d'un cabriolet la voiture la plus élégante possible, surtout quand une version Coupé est proposée au catalogue. Étrangement chez Audi, c'est plutôt l'inverse. Nous avons tendance à préférer les lignes du Cabriolet plutôt que celles du Coupé. Une question de goût soit, surtout qu'un Cabriolet s'apprécie véritablement capote rétractée, donc la question ne se pose qu'à moitié en réalité.
D'une simple impulsion sur la commande grâce à la nouvelle fonction "One-touch", la capote s'ouvre en 15 secondes, et cela jusqu'à 50 km/h, et se referme en 18 secondes. Elle peut également s'ouvrir à distance, via la clé de la voiture, en restant appuyer sur la commande pendant tout le processus d'ouverture. Celle-ci bénéficie d'un traitement spécifique thermique mais aussi acoustique afin de minimiser les bruits d'air. La capote acoustique est désormais disponible de série sur toutes les finitions de l'A5 Cabriolet contrairement à l'ancienne génération où celle-ci était disponible, mais en option.


Avec 4,67 mètres de long (4,69 mètres pour l'Audi S5 Cabriolet), elle est moins longue qu'une Mercedes Classe C Cabriolet (4,69 mètres) et plus longue qu'une BMW Série 4 Cabriolet (4,64 mètres). Le gabarit reste en revanche contenu et permet de circuler en milieu urbain sans encombres et de nous faufiler dans les ruelles de Florence sans trop de difficulté.
Un mot également concernant les optiques de cette nouvelle A5 Cabriolet, élément cher à Audi depuis quelques années maintenant. De série, sur les finitions A5, Design et S-Line, la voiture est pourvue de feux Xénon. Pour grimper au-dessus et être équipé de feux à LED, il va falloir passer par la case option (1440 euros) ou bien aux deux niveaux de finition supérieure, à savoir Design Luxe et Avus. Mais chez Audi la pointe de la technologie de l'éclairage ne s'arrête pas à une simple technologie LED. La marque aux anneaux propose les phares Audi Matrix LED qui permettent une adaptation dynamique de l’éclairage à l’avant et une visibilité nettement améliorée. De plus, la distinction entre les feux de croisement et les feux de route est supprimée. Tout est géré via un système de caméra qui adapte l'intensité des faisceaux lumineux. Un option coûteuse puisqu'elle est facturée 2300 euros pour les trois premiers niveaux de finition (A5, Design et S-Line) et 855 euros pour les deux finitions les plus hautes (Design Luxe et Avus).

À l'air libre et dans l'air du temps
Une fois le seuil de porte franchi, ou bien la portière enjambée si vous entrez dans votre Cabriolet à l'américaine, nous pénétrons à l'intérieur d'un habitacle toujours aussi feutré et qualitatif. À chaque essai de la marque nous rabâchons la même chose, mais force est de constater qu'une fois de plus le boulot est fait avec un ensemble assemblé à la perfection, des matériaux de qualité, et des technologies de pointe. C'est largement au-dessus d'une BMW Série 4 Cabriolet et d'une Mercedes Classe C Cabriolet. On serait même tenté de dire que c'est Audi qui met la barre un peu haute, en se hissant pratiquement au niveau de constructeurs prestigieux.
Une fois de plus nous retrouvons donc des technologies bien connues de la marque avec l’inévitable "Audi Virtual Cockpit", un écran de 12,3 pouces (de série sur les finitions S-Line, Design Luxe et Avus) chargé de retranscrire les informations liées à la conduite, le GPS ou encore la musique directement sous les yeux du conducteur en lieu et place des compteurs physiques traditionnels. En complément, au centre de la console centrale, nous retrouvons un écran de 8,3 pouces chargé de retranscrire à peu près les mêmes informations que le cockpit virtuel. Celui-ci ne servira en réalité que d'écran d'appoint, l'ensemble des données étant maintenant sous vos yeux. L'Audi A5 Cabriolet est également équipée de petits micros au niveau de la ceinture afin d'améliorer les conversations téléphoniques par Bluetooth.


Audi pense au bien-être de ses clients, surtout décapoté, puisqu'un chauffage de nuque est disponible permettant de rouler au chaud quelque soit la saison. La clientèle est également gâtée au niveau des assistances à la conduite puisque pas moins de 30 systèmes d'aide sont disponibles de série ou en option. Difficile de tous vous les citer, mais nous retiendrons principalement l'assistant de conduite en embouteillage, l'avertisseur de sortie de place de parking, très utile en ville, ou encore l'assistance au stationnement.
Une voiture moderne doit aussi être une voiture connectée. C'est le cas de cette nouvelle Audi A5 Cabriolet qui bénéficie d'un chargeur par induction pour les téléphones compatibles, un système de dialogue vocale pour commander les différentes fonctionnalités de la voiture de vive voix, ou bien pour vous sentir moins seul pendant vos trajets, et bien entendu d'une interface capable d’accueillir Android Auto et Apple CarPlay avec la retranscription de quelques-unes de vos applications mobile sur l'écran central de votre Audi.

Propice à la balade
Afin de prendre en main la plus latine des allemandes, nous nous sommes rendus sur les routes de Toscane, en Italie, endroit idéal et immaculé de soleil pour essayer un Cabriolet. Notre version d'essai était équipée d'un moteur essence quatre cylindres de 2,0 litres de cylindrée développant 252 chevaux et 370 Nm de couple distribués via une boîte robotisée S tronic à sept rapports aux quatre roues. Ce bloc, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne représente pas l'essentiel des ventes. En France, Audi estime que 70% des A5 Cabriolet vendues le seront avec le petit moteur diesel quatre cylindres 2,0 litres TDI de 190 chevaux.
Pour être tout à fait concret, il s'agit d'une offre très intéressante et sûrement du moteur le plus homogène pour ce type d'auto. Sous les 4000 tr/min, difficile de faire la différence entre ce quatre cylindres turbo et un V6 tant celui-ci est agréable et onctueux. Il offre véritablement les mêmes qualités qu'un V6 à bas régime, là où finalement l'Audi A5 Cabriolet sera la plus utilisée, notamment pour cruiser. Une fois que l'on monte dans les tours, la soufflerie s'active plus intensément et notre moteur faiblit logiquement au-dessus de 5500 tr/min. C'est à ce moment que la différence avec le V6 se fait ressentir. Il n'offre pas le même agrément ni la même allonge, mais globalement le contrat est bien plus que rempli d'autant plus que les 252 chevaux suffisent amplement pour transporter les 1735 kilos de l'auto.


Concernant la boîte de vitesses, sans surprise c'est toujours aussi souple et typé confort, la boîte passe les rapports sans à-coups et gère plutôt bien les différences de rythme. Dommage qu'elle montre vite ses limites en conduite dynamique, mais comme nous le verrons un peu plus bas, inutile d'augmenter la cadence. Petit bémol en revanche concernant la direction. Même s'il s'agit d'une histoire de goût me direz-vous, celle-ci manque de consistance et de remontée d'informations. D'un côté elle s'avère excellente pour cruiser, nous n'avons noté aucune remontée de couple disgracieuse et nous n'avons pas eu besoin non plus de corriger inlassablement le volant sur les routes quelque peu endommagées d'Italie. D'un autre côté, elle reste un peu trop atone à notre goût, celle-ci manque qui plus est de consistance, notamment au niveau du point milieu.
Gros point positif en revanche pour le confort et le comportement général. Comme dit plus haut, on peut assez aisément hausser le rythme, mais le poids de la voiture empêche toutefois de prendre un réel plaisir. Ce n'est pas grave au final puisque le plaisir nous le retrouvons ailleurs, avec cette suspension pilotée très souple, très agréable qui gomme parfaitement les nombreuses aspérités des routes toscanes. En compression c'est là aussi excellent, nous n'avons jamais atteint la butée de la suspension malgré les nombreux nids de poule rencontrés. Avec quatre roues motrices via le système quattro, la motricité n'est jamais mise en défaut, même à un rythme soutenu et ESC déconnecté. Nous avons noté une légère tendance au sous-virage intrinsèque, souvent propre aux quatre roues motrices, mais vite rattrapé par les systèmes d'aide à la conduite.

Conclusion
Parlons peu parlons prix, l'Audi A5 Cabriolet est disponible à partir de 44'970 euros. C'est 30 € de moins qu'une Mercedes Classe C Cabriolet (45'000 euros) et 3480 euros moins cher qu'une BMW Série 4 Cabriolet (48'450 euros). Cela se justifie par les nombreux équipements disponibles de série sur les versions les plus hautes, mais aussi par un ensemble bien plus moderne que ses concurrentes. Notre modèle d'essai est facturé 71'925 euros, un prix élevé certes, mais dans la lignée de la tarification habituelle d'Audi. Côté consommation, nous avons relevé une moyenne autour de 12,5 l/100 km mais qui ne reflète en aucun cas celle d'une utilisation conventionnelle. Notre rythme, globalement assez soutenu, et les reliefs de la Toscane n'ont pas forcément plaidé en la faveur de notre réservoir. En revanche, sur autoroute, l'ordinateur de bord affichait une consommation moyenne oscillant autour de 7,0 l/100 km. Plutôt convenable pour une auto de ce type et affublée d'un moteur essence qui plus est.
Dans l'ensemble, vous l'aurez compris, la plus latine des allemandes est une réussite, tant au niveau esthétique qu'au niveau du comportement. Même si elle ne procure aucune émotion de conduite, elle saura ravir les clients un peu fortunés, avides de belles voitures, bien équipées, et privilégiant le confort. Audi nous signe ici en tous cas l'un de ses plus beaux cabriolets. La marque aux anneaux est d'ailleurs encore l'un des rares constructeurs à proposer une version découvrable sur quatre carrosseries différentes dans sa gamme. Peut-être plus à l'avenir avec l'émergence des SUV Cabriolet ?
Photos : Yann Lethuillier / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
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Confort à toute épreuve | Direction atone et peu communicative |
Ligne intemporelle et latine | Poids assez élevé |
Moteur 2,0 litres essence de 252 chevaux | Tarifs élevés |
Galerie: Essai Audi A5 Cabriolet (2017)
Audi A5 Cabriolet II 2,0 litres TFSI 252 chevaux S tronic 7