Elle est la digne héritière de toute une lignée de berlines sportives affublées du Biscione : la nouvelle Alfa Romeo Giulia rend hommage à son ancêtre éponyme de 1962, et renouvelle un segment qu'Alfa n'avait plus occupé depuis l'arrêt de la 159 en 2011.
Nouvelle alternative sur le segment des berlines premium, la Giulia doit faire face à des pointures venues d'outre-Rhin, comme les Mercedes Classe C, Audi A4 et BMW Série 3. Une concurrence agressive qui mène la vie dure à la belle italienne, puisque selon une récente étude publiée par JATO, elle n'a été écoulée qu'à un peu moins de 19'000 exemplaires en une année en Europe, des chiffres à mettre en face de ses objectifs de 75'000 unités par an sur le marché global.
Mais cette nouvelle Alfa possède de nombreuses qualités qui valent le détour. Pour nous en assurer, nous avons pris le volant d'une version dotée d'une motorisation essence 2,0 litres Turbo de 200 chevaux.
Un design extérieur à la fois sobre et élégant
La Giulia incarne la nouvelle orientation stylistique d'Alfa Romeo, avec sa fameuse calandre "Trilobo", ses feux effilés à l'avant comme à l'arrière, ainsi que des lignes élégantes et équilibrées, qui ont été récompensées par le prix de la "Plus Belle Voiture de l'Année 2016".
Ses proportions sont à la fois sportives et statutaires, avec ses 4,64 mètres de long ainsi que son imposant capot, capable d'abriter le V6 de la version sportive Quadrifoglio. Pas de fantaisie toutefois, puisqu'elle doit plaire aux inconditionnels de la marque au Biscione, mais également aux habitués des concurrentes allemandes, qui ne seront pas dépaysés : on retrouve en effet un soupçon d'inspiration germanique, notamment au niveau du profil qui n'est pas sans rappeler la BMW Série 3.

Un style intérieur épuré et sportif
À bord, l'ambiance mêle la sobriété et la sportivité, et notre version d'essai est dotée d'un cuir fauve plutôt chaleureux. Les matériaux sont assez variés, puisque l'on retrouve en partie haute des plastiques moussés de qualité, qui côtoient des parties plastiques plus dures, notamment en partie basse de l'habitacle. Rien de choquant toutefois, même si les allemandes sont mieux loties à ce niveau-là.
Au centre de la planche de bord est intégré un écran de 8,8 pouces à l'affichage large, qui n'est pas tactile mais commandable grâce à une molette située au niveau de l'accoudoir central, dont l'ergonomie reste perfectible. Le reste de l'instrumentation est plutôt réussi, et on apprécie notamment ce volant en cuir accompagné de deux grandes palettes en aluminium, ainsi que d'un bouton de démarrage situé sur le volant, à l'instar de ses luxueuses cousines au cheval cabré.
Les sièges sont accueillants, notamment à l'avant où le maintien est très correct, tandis que la banquette arrière accueillera de préférence deux passagers, la place centrale étant étriquée en raison du passage de l'arbre de transmission. On pourra toutefois lui reprocher le manque de générosité de ses rangements à bord, avec une boîte à gants et des vide-poches trop petits, mais la Giulia se rattrape avec un coffre d'un volume de 480 litres.

Sur la route : le plaisir de conduire à tout instant
Avec une position assise plutôt basse et un cockpit enveloppant qui nous donne la sensation de ne faire qu'un avec la voiture, le ton est donné : nous sommes bien à bord d'une berline sportive. Et cette impression se confirme une fois sur la route, grâce à une agilité rare sur le segment : la direction est directe, précise, et permet de placer le train avant avec une grande facilité. Le train arrière, lui, suit naturellement et le comportement de la voiture se révèle très plaisant tout en restant particulièrement sain pour une propulsion. Toutefois, ne vous attendez pas à une sonorité très sportive à bord : l'ambiance est feutrée et l'insonorisation soignée, et il vous faudra vous orienter vers les versions Veloce ou Quadrifoglio pour plus de caractère.
Cela dit, ce bloc essence turbocompressé de 200 chevaux offre suffisamment de puissance et d'agrément pour se laisser séduire par cette belle italienne. Son couple généreux de 330 Nm est disponible dès les plus bas régimes (à partir de 1750 tr/min), et l'ensemble offre des accélérations et des reprises bluffantes, avec un 0 à 100 km/h avalé en 6,6 secondes. De quoi assurer des dépassements en toute sécurité, tandis que son système de freinage répondra présent en cas de besoin, sans jamais manquer de mordant.
Cette motorisation est couplée à l'excellente boîte de vitesses automatique ZF à convertisseur de couple dotée de huit rapports, qui se montre souple et rapide, bien que l'on puisse noter quelques légers à-coups à basse vitesse. Rien de bien choquant toutefois, car une fois lancée, elle se révélera bien plus réactive, notamment lors de l'usage des palettes au volant. Pour aller encore plus loin dans la personnalisation de votre expérience de conduite, le fameux sélecteur "DNA" d'Alfa est au rendez-vous, offrant le choix entre trois modes de conduite : Dynamic, Natural et Advanced Efficiency.

En conclusion
Véritable Alfa qui fera le bonheur des amateurs de berlines de la marque italienne, la Giulia nous a agréablement surpris une fois lancée sur la route. À la fois confortable et dynamique, cette version équipée du quatre-cylindres essence de 200 chevaux s'avère être un bon compromis entre la passion et la raison : son agrément de conduite et son allure particulièrement désirable sauront vite vous faire oublier ses petits défauts !
Au niveau de la consommation, Alfa annonce une valeur mixte de 5,9 l/100 km, soit 138 g/km de CO2 (malus de 353 €). En pratique, il vous faudra compter environ deux à trois litres de plus, des chiffres assez cohérents pour une motorisation 2,0 litres essence de cette puissance, mais attention aux trajets en ville où la moyenne dépassera en pratique les 10 litres aux 100 km.
Pour les tarifs, il vous faudra compter sur un prix d'entrée de 30'990 € pour une Alfa Romeo Giulia 2.2 Turbo diesel 136 MT6. Notre modèle à l'essai, une Alfa Romeo Giulia Lusso 2.0 Turbo essence 200 AT8, est proposé à partir de 45'690 €, hors options.
Photos : Tran Ha / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
---|---|
Design élégant et valorisant | Quelques détails de finitions |
Plaisir de conduite | Étroitesse des rangements |
Agrément moteur/boîte | Quelques lacunes d'équipements technologiques |
Bon compromis confort/dynamisme | Pas de limiteur de vitesse |
Galerie: Essai Alfa Romeo Giulia 2017
Alfa Romeo Giulia Lusso - 2.0 Turbo 200 AT8