Tout le monde connaît la Renault Clio. En effet, la citadine au Losange est omniprésente dans nos rues, et ce depuis des années déjà. En fait, il s'agit même de la voiture la plus vendue en France, devant donc sa grande rivale sochalienne, la Peugeot 208.
Avant de se plonger dans l'essai de cette variante TCe 120 Intens, recontextualisons brièvement les choses. Cette quatrième génération de Clio a vu le jour en 2012. Elle a reçu à la rentrée 2016 un restylage qui s'est traduit par de discrètes modifications esthétiques et une amélioration de la qualité perçue à bord, laquelle alimentait de nombreuses critiques jusqu'alors. La gamme s'est élargie avec l'apparition d'un dCi 110 ch et d'un essence TCe 120 en boîte manuelle à six rapports (seule la boîte robotisée était proposée avec ce moteur auparavant).

Léger repoudrage
Les changements opérés par Renault lors de cette récente mise à jour ont été pour le moins discrets. Un œil non averti pourrait même s'avérer incapable d'énumérer les changements esthétiques, qui existent pourtant bel et bien.
En fait, les designers se sont surtout concentrés sur la face avant, qui a gagné un regard légèrement retouché (avec les feux de jour en C que l'on retrouve sur le reste de la gamme) ainsi qu'une nouvelle grille de calandre. Les boucliers ont également légèrement évolué, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Pour le reste, c'est le calme plat, ce qui est somme toute assez logique : les lignes de cette Clio 4 ont toujours fait l'unanimité. Renault a donc logiquement opté pour la solution "allemande" : de petites retouches subtiles pour ne pas dénaturer une recette déjà appréciée.


Un habitacle bien pensé
La finition de la Clio avait été vertement critiquée lors de sa présentation. Les choses se sont améliorées lors du récent restylage, avec l'apparition de plastiques de meilleure facture. Néanmoins, tout n'est pas encore parfait et certaines rivales font bien mieux sur ce point. La planche de bord est joliment dessinée, dispose de multiples espaces de rangements et offre une belle ergonomie. Elle accueille en son centre un écran tactile 7 pouces plutôt intuitif. En revanche, les indications du GPS ont été parfois un peu farfelues au cours de notre essai.



Le choix des couleurs à bord de notre exemplaire est — à notre goût — un peu discutable. L'omniprésence du rouge confère en effet à l'habitacle un aspect populuxe qui agressera peut-être la rétine de certains. À croire qu'il est difficile de trouver le juste compromis entre le noir intégral et l'excès de teintes vives. Néanmoins, sachez que la Clio se déguste aussi avec des traitements intérieur plus sobres.
La Clio est par ailleurs une citadine pratique, dotée d'espaces de rangements plutôt bien pensés. Elle offre également une habitabilité convenable à l'arrière et un coffre logeable (300 litres). Sa dotation dans cette version Intens est fournie et comprend par exemple le volant cuir, l'écran tactile 7" avec navigation, la climatisation automatique et la carte mains libres. Le régulateur/limiteur de vitesse et les projecteurs Full LED sont également de la partie. Un bon point donc, surtout au regard du tarif contenu (19'650 euros sans les options).
120 ch pour partir à l'assaut des grands axes ?
La Clio a d'abord été conçue pour la ville, et cela se sent au volant. Elle est en effet maniable et s'insère facilement dans le flot de circulation urbain. Le moteur essence vibre peu et se montre suffisamment présent à bas-régime pour relancer la voiture sans peine. La direction légère et la visibilité correcte facilitent également le quotidien, tout comme le radar de stationnement et la caméra de recul. Un défaut chagrine toutefois : l'excessive fermeté des suspensions sur mauvais revêtement, qui dégrade un confort par ailleurs correct.
Puissante, la Clio TCe 120 promet sur le papier une belle polyvalence. Et force est de reconnaître qu'elle affiche une belle aisance hors des centre-villes. Notre voiture affichait en effet une belle aisance sur les routes du réseau secondaire, avec un comportement dynamique et un train avant plutôt incisif. De plus, et c'est là l'avantage principal de ce gros moteur, la réserve de puissance permet de relancer efficacement la voiture, ou même d'effectuer un dépassement en toute sérénité. Et pour ne rien gâcher, les inégalités sont bien absorbées une fois la voiture lancée, tandis que l'insonorisation est correcte à 90 km/h.


En revanche, ne vous attendez pas à vivre le grand frisson au volant. En effet, les 120 ch du quatre-cylindres Renault ne sont pas franchement portés vers la gaudriole. Pourtant associé à une boîte de vitesses bien étagée, ce moteur ne délivre pas de sensations sportives à proprement parler : ses montées en régime sont très linéaires et sa sonorité est quelconque. De plus, les performances pures et dures n'ont rien d'extraordinaire compte tenu de la puissance, avec par exemple un 0 à 100 km/h en 9 secondes.
Une fois lancée sur l'autoroute, la Clio oublie oublie ses bonnes manières et devient vraiment bruyante. Le réflexe naturel consiste souvent à monter le son de la radio, émis par un système Bose sur cette finition Intens. On découvre alors que, malgré ce nom ronflant, la Clio n'offre rien de particulièrement remarquable en la matière. Le son est en effet correct, mais sans plus. Sans ces problèmes d'insonorisation, la Clio, à la fois confortable et performante, rendait ici une copie presque parfaite. Vraiment dommage.


Conclusion
Notre essai s'achève sur un sentiment étrange. Le TCe 120 ch est un bon moteur, la Clio une citadine accomplie, et pourtant la sauce ne prend pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'intérêt d'une grosse motorisation sur cette voiture ne saute pas aux yeux. Car si les performances sont bien là, la Clio avoue encore des faiblesses sur les grands trajets, à commencer donc par une insonorisation insuffisante sur autoroute. Et puisque dans le même temps les sensations sportives sont aux abonnées absentes, on ne peut pas parler de mariage cohérent. Ni autoroutière, ni sportive, cette Clio TCe reste une voiture destinée aux milieux urbains et péri-urbains.
En d'autres termes, le surcoût qu'impose le TCe 120 par rapport au TCe 90 par exemple (aussi bien en matière de prix d'achat que de coûts d'utilisation) se justifie difficilement, même si la consommation reste correcte (environ 7,4 litres/100 km mesurés au cours de notre essai).
Mieux vaut donc se tourner vers un moteur plus raisonnable. Il vous permettra de découvrir à moindres frais les qualités de la Clio, qui reste dans l'ensemble une citadine maniable, pratique et assez confortable. En revanche, il ne faudra pas s'attarder sur la qualité des matériaux, même si Renault a bien amélioré sa copie. Cela dit, sur ce segment, il ne s'agit pas d'un défaut vraiment rédhibitoire, ce que prouvent d'ailleurs les scores commerciaux de la Clio !
Points positifs | Points négatifs |
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Performances correctes | Insonorisation |
Confort | Qualité moyenne |
Maniabilité | Moteur sans caractère |
Galerie: Essai Renault Clio TCe 120
Renault Clio TCe 120