Plus de 14 millions d’exemplaires produits. 42 d’existence. 5 générations sur les routes. Autant de chiffres qui parlent d’eux même quant au succès de la Volkswagen Polo, depuis son arrivée en 1975. Une longue lignée qui n’est pas sur le point de s’éteindre puisque la Polo 5 s’apprête à laisser sa place à sa descendante, sixième du nom, après 8 années de bons et loyaux services. Et quand on est un best-seller comme la citadine allemande, la Volkswagen la plus vendue en France par exemple, pas facile de se renouveler. Surtout sur un segment aussi féroce que celui des citadines : Peugeot 208, Renault Clio, Ford Fiesta, Kia Rio… Les Françaises représentent quand même à elles trois (avec la Citroën C3) 60 % des ventes du segment ! La bataille est rude. Alors pour savoir si Volkswagen a tout fait pour garder une longueur d’avance, nous sommes allés essayer cette Polo 6 sur ses terres, en Allemagne, dans la région d’Hambourg.

La Polo joue à la Golf
Avant de s’intéresser à son style, arrêtons nous sur les dimensions de cette nouvelle Polo. Avec 4,05 mètres de long et 1,75 m de large, elle est 8 cm plus longue et 7 cm plus large. Des dimensions proches de la Golf 3 ! Alors que les porte-à-faux avant et arrière rétrécissent, l’empattement lui prend 10 cm, ce qui assoit visuellement davantage la citadine, et surtout offre plus de place à l’intérieur comme nous le verrons plus tard. Enfin la hauteur de la voiture est elle en légère baisse, pour avoir des proportions plus "sportives" comme l’explique Volkswagen. Ne nous y trompons pas, il s’agit ici surtout d'une petite Golf !


Reposant sur la nouvelle plateforme MQB 0, inaugurée par sa cousine, la récente Seat Ibiza, la nouvelle Polo se situe entre une Peugeot 208 et une Renault Clio en terme de gabarit. Pour le style, les gênes de la firme de Wolfsburg sont bien là. Plus masculine que la Polo 5, cette Polo 6 se démarque par cette baguette chromée qui court horizontalement tout le long de la calandre, jusqu’à se prolonger dans les feux avec les LED de jour, une ligne de caractère très marquée de profil et des hanches plus marquées à l’arrière. Avec des feux qui font étrangement penser à ceux de l’Audi Q2.
Sur notre version d’essai, en finition Beats, très proche de la First Edition qui sera proposée en France à 1000 exemplaires, les jantes de 16 pouces sont de série. En revanche, le marché français se passera des bandes de couleur qui courent du capot au hayon. Et ce n’est pas plus mal.


Vive la couleur !
Mais c’est surtout à l’intérieur que cette Polo 6 fait sa révolution. Ue révolution en couleur avec pas moins de 8 teintes de planche de bord disponibles ! Mettant fin à des années de matériaux gris et noirs. Cet insert coloré (en rouge mat sur notre voiture d’essai, plus beau qu’en brillant) qui fait la jonction entre les contreforts de portes, en traversant de part en part la planche de bord apporte une touche gaité à l’intérieur. Mis à part ça, on reste proche de la génération actuelle.


Mais les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là puisque la nouvelle citadine allemande s’offre une belle montée en gamme en reprenant à sa grande soeur la Golf quelques équipements tels que l’Active Info Display, un écran qui remplace l’ensemble des compteurs (notre modèle n’essai n’en était pas équipé, seulement en finitions Carat et GTI), ou encore cet écran d’infodivertissement central de 8 pouces parfaitement intégré avec des touches capacitives (tactiles) pour accéder aux différents menus.
Côté habitabilité, la nouvelle Polo fait aussi un bond en avant, grâce à cet empattement en hausse. Et les places arrière se font tut de suite beaucoup plus accueillantes, surtout pour deux passagers. Pour une personne d’1,80 mètre, il y a de la place pour les jambes et sous le toit. Rien à dire. La place du milieu en revanche reste du dépannage. Le coffre devient lui carrément l'un des plus grands de la catégorie. Avec 75 litres de plus que la génération précédente, soit 351 litres, il écrase la concurrence française et ses 285 litres pour la 208, voire 300 litres pour la Clio. Petite précision : avec le caisson de basse de notre système audio Beats de 300 watts, il faut enlever les 30 litres qui se cachent sous le plancher de coffre. Entre l’espace la sono, faites votre choix !


Une histoire de couple
À son lancement, la nouvelle Polo n’est proposée qu’en essence. Quoi de plus normal quand on sait qu’en France, 80 % des ventes de la Polo 5 se faisaient en essence. Et il ne s’agit d’ailleurs que de 3 cylindres pour le moment. Toutes les motorisations prennent 5 chevaux de plus qu’avant, à l’image de notre version voiture équipée du 1.0 TSI de 95 ch, équipée d’une boîte manuelle à 5 rapports. Tout simplement la remplaçante de la version la plus vendue dans l’Hexagone sur la génération précédente.
Le moteur démarre et le 3 cylindres se montre plutôt discret. Mais dès les premiers tours de roues il se fait davantage entendre dans l’habitacle, des grognements qui se renforcent à mesure qu’on monte dans les tours. En revanche, la filtration d’éventuelles vibrations du moteur est très bonne. Pour éviter les bruits désagréables, c’est sur les bas régimes qu’il se montre le plus souple. Notamment sur le parcours essentiellement urbain de notre essai. Le couple permet de gérer l’allure sans avoir à cravacher le trois pattes, et ce dès 1500 tr/min. Tout ça très bien guidé par la boîte manuelle à 5 rapports, souple, sans accrocs. Même le Stop & Start sait se faire oublier. En ville c’est un sans faute ou presque. D’autant que l’amortissement se montre aussi très confortable, pas sec comme souvent sur les citadines. Quant aux consommations, elles sont annoncées à 5,9 litres au 100 km en ville, et 4,5 l/100 km en cycle mixte. Une bonne moyenne dans la catégorie, mais pas non plus un modèle de sobriété.
Un petit mot sur les technologies d’aide à la conduite qui débarquent aussi sur cette nouvelle Polo : freinage d’urgence, détection des piétons, freinage anti-multicollision… Tout ça de série dès les premiers niveaux de finition. Pour l’assistance angles morts, l’aide au stationnement active ou encore le régulateur adaptatif de vitesse, il faudra passer par la case options.

Conclusion
"Elle a tout d’une grande". Ce célèbre slogan d’une publicité pour la Renault Clio, l’une des concurrentes sur le segment des citadines, colle plutôt bien à cette nouvelle génération de Polo. Dans le sens où plus que jamais elle joue avec les limites du segment, se rapprochant de la Golf et des standards des compactes. Espace intérieur, matériaux, équipement…
Et pour autant, on pouvait s’en inquiéter, mais la Volkswagen Polo 6 ne fait pas non plus payer au prix fort ses nouveautés par rapport à son aînée. Si elle s’affiche 200 € de plus sur les versions d’entrée de gamme, à partir de 14’430 € (1.0 TSI 65 ch Trendline), plutôt raisonnable compte tenu des 5 ch et des équipements supplémentaires, les versions haut de gamme sont elles moins chères. A l’image de la Carat, près de 2000 € plus abordable qu’avant. Ceci dit, à équipements et motorisations presque similaires, les Françaises restent un peu plus abordables.
Reste maintenant à attendre que la gamme s’étoffe, de l’arrivée de diesels de 80 à 95 ch à partir de novembre / décembre 2017. Puis viendra la Polo GTI et ses 200 chevaux dès le mois de janvier 2018, puis un 4 cylindres essence 1.5 TSI de 150 ch dans un an.
Photos : Mael Pilven - Damien Martinière / Motor1.com / Volkswagen
Points positifs | Points négatifs |
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Habitacle enfin coloré | Look conservateur |
Habitabilité à l'arrière et volume du coffre | Bruit du 3 cylindres |
Équipement technologique | Tarif un peu au dessus de la moyenne |
Galerie: Essai Volkswagen Polo 2018
Volkswagen Polo