Toyota lance la Prius en 1997. Deux décennies plus tard, le constructeur japonais est considéré comme l'un des grands spécialistes de l'hybride. Beaucoup de ses modèles peuvent bénéficier de cette technologie (Yaris, Auris, CH-R, Prius), que l'on retrouve également sur la plupart des Lexus.
Logiquement donc, l'IS est elle aussi équipée d'un petit moteur électrique. Celui-ci, qui développe 143 ch, est associé à un quatre-cylindres essence de 181 ch. Le tout développe une puissance cumulée de 223 chevaux, envoyée aux seules roues arrière. La fiche technique suggère donc cette berline bourgeoise est soucieuse de l'environnement sans être ennuyeuse.
Nous reviendrons plus tard sur les prestations de l'IS 300h. Mais avant de débuter l'essai stricto sensu, rappelons rapidement que cette voiture se situe sur le segment des berlines premium type Audi A4, BMW Série 3 ou Mercedes Classe C. Elle a vu le jour en 2013 puis a été restylée il y a un peu plus d'un an. En plus de quelques retouches esthétiques discrètes, l'IS a gagné à cette occasion un écran tactile plus imposant et le Lexus Safety System+ (moniteur d’angle mort, avertisseur de circulation arrière, avertisseur de franchissement de ligne, lecture des panneaux de signalisation, régulateur de vitesse adaptatif). Elle a également subi quelques petites évolutions d'ordre technique, au niveau de la direction et des suspensions.
Juste ce qu'il faut d'audace
Depuis quelques années, Lexus fait preuve d'une belle audace en matière de design, ce qui n'a pas toujours été le cas. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer la LS des années 90, d'une terrible banalité, à la dernière génération de la même LS. Que de chemin parcouru !
L'IS joue donc la carte de l'originalité, sans toutefois tomber dans l'exubérance. Les designers ont trouvé un équilibre assez savoureux entre classicisme et dynamisme. L'aspect disons raisonnable du travail est incarné par la silhouette tricorps, forme que l'on retrouve sur la quasi-totalité des berlines premium, tandis que les jupes latérales à relief et les feux arrière débordant sur les ailes procurent un subtil élan de vitalité à la voiture.
La sobriété globale du profil contraste avec l'impétuosité de la partie avant. Celle-ci hérite de larges prises d'air latérales et de la calandre Lexus trapézoïdale que l'on retrouve sur l'ensemble des productions de la marque. Deux virgules lumineuses, qui sont en fait les feux diurnes, soulignent de fort belle manière les projecteurs à LED. Vraiment, cette proue a de l'allure.
L'arrière reçoit des lignes certes plus conventionnelles, mais toujours aussi dynamiques. Les feux ciselés et le bouclier enveloppant offrent ce qu'il faut de muscle au postérieur de la japonaise.
Cocon confortable mais un rien daté
La planche de bord n'est pas la partie la plus réussie de l'IS. En fait, nos réserves concernent la console centrale, qui est habillée d'un plastique assez peu flatteur. En outre, Lexus y a disposé de trop nombreux boutons, boutons qui du reste ont un aspect un peu vieillot. On sent donc que la voiture n'est plus toute jeune et on admet volontiers que certains concurrentes font mieux en matière de design intérieur.
Cela étant, l'IS se rattrape avec des assemblages tout à fait convenables et de petites attentions qui la placent indéniablement dans le camps des voitures premium (cuir sur les parties supérieures de la planche de bord, jolie montre analogique entre les deux aérateurs centraux, touches d'aluminium, etc). Et l'ergonomie est satisfaisante, même s'il faut un certain temps d'adaptation pour appréhender le touchpad commandant le système d'info-divertissement. Une fois dompté, ce système n'est pas désagréable, bien que son maniement s'avère délicat lorsqu'un bitume irrégulier met à mal la dextérité du conducteur. Ce qui est plus gênant en revanche, c'est le maniement délicat du retour des clignotants. La commande est en effet peu intuitive et on enclenche parfois le clignotant droit en voulant stopper le gauche, ou vice versa.
Les sièges garnis de cuirs, électriques et chauffants offrent un bon maintien et surtout un confort de haut vol. La personne derrière le volant n'a aucune peine à trouver la position de conduite idéale. Celles qui se trouvent derrière, sur la banquette, doivent composer avec une habitabilité moyenne. Le coffre peut engloutir 450 litres de bagages, ce qui est correct, sans plus.
Sur la route : de la douceur avant tout
Toutes les IS ont droit à la même motorisation, en l'occurrence un quatre-cylindres essence de 181 ch secondé par un bloc électrique de 143 chevaux. Les batteries de ce dernier se rechargent lorsque la voiture roule, ce qui signifie que nous sommes en présence d'une forme d'hybridation légère et donc non rechargeable. Par conséquent, les moments où la voiture se passe du bloc thermique sont rares et assez brefs. En fait, l'IS évolue en mode tout électrique uniquement à faible vitesse, donc essentiellement en milieu urbain, et ce pendant quelques petits kilomètres seulement. Il faut en outre opter pour une conduite douce, sous quoi le moteur thermique reprendra du service. Dans tous les cas, son extinction comme son redémarrage sont quasi-imperceptibles, ce qui est bien entendu fort appréciable.
Le silence de fonctionnement est remarquable, surtout en ville. On dirait même que cette voiture, qui est pourtant assez imposante, a été conçue pour affronter la jungle urbaine. En plus d'être peu bruyante, l'IS est aussi très confortable, ses suspensions filtrant parfaitement les petites irrégularités de la chaussé. La douceur de la transmission automatique et la maniabilité de l'auto concourent également au sentiment de quiétude qui règne à bord. Bref, l'IS aime la ville, l'IS aime presque les bouchons, le périph' et toutes ces joies auxquelles sont malheureusement confrontés de nombreux automobilistes...
Les choses se gâtent un peu lorsque l'horizon se dégage. La transmission a bien du mal à faire convenablement son travail lorsque la cadence s'accélère. Les rapports ne s'enchaînent pas suffisamment rapidement et, par conséquent, le moteur a tendance à faire un peu de bruit en raison de régimes trop élevés.
Le moteur justement, parlons-en. Ses montées en régime peu enivrantes et sa sonorité quelconque ne le rendent pas spécialement attachants. En outre, sa tendance à mouliner un peu, toujours à cause de la transmission à variation continue encore perfectible, est parfois agaçante. Quand ce phénomène se produit, on a presque l'impression d'avoir affaire à un quatre-cylindres un rien asthmatique, en matière de sonorité évidemment. Car côté performances, il n'y a rien à redire. Efficace, l'IS sait bondir promptement quand il le faut, par exemple lors d'un dépassement ou d'une insertion sur voie rapide.
Quant au châssis, il ménage les vertèbres tout en procurant un vrai dynamisme. L'IS accepte volontiers d'être malmenée sur routes départementales, et l'on y prend même un certain plaisir, si l'on fait abstraction du manque de caractère de la motorisation. La direction s'avère suffisamment consistante et le freinage est efficace.
Conclusion
La motorisation hybride de cette berline singulière a un réel intérêt en ville, où les consommations tournent autour de 5 litres/100 km. Mais plus le rythme s'accélère, et plus l'hybridation avoue ses limites. Ainsi, il faut tabler sur du 7 litres/100 km sur autoroute, valeur correcte mais pas exceptionnelle pour autant. Sur cette finition haute chaussée de jantes de 18 pouces, les rejets de CO2 sont de 107 g/km, ce qui signifie que la voiture n'est soumise à aucun malus. Côté tarifs, la Lexus IS est plus compétitive que ces concurrentes germaniques à niveau de puissance équivalent. Notre modèle d'essai en finition (la plus haute) réclame tout de même un gros chèque de 59'990 euros.
Vous l'avez compris, il ne faut pas se fier à son physique musclé, l'IS n'a absolument aucune prétention sportive. C'est d'ailleurs bien dommage dans la mesure où son châssis offre un compromis confort/dynamisme remarquable, en dépit du poids conséquent de l'auto. Ses bonnes manières l'éloignent de ceux qui cherchent le grand frisson, mais la rapprochent des automobilistes à la recherche d'une berline chic, raisonnable et efficace.
Points positifs | Points négatifs |
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Ligne séduisante | Manque de caractère |
Confort | Transmission CVT peu réactive |
Consommation en ville | Habitacle un peu daté |
Galerie: Essai Lexus IS 300h
Lexus IS 300h 2,5 litres Hybride 223 chevaux BVA