Contrairement à SEAT qui se cherche encore, Škoda a parfaitement trouvé sa place dans le groupe Volkswagen. Judicieusement placés au niveau des tarifs, les différents modèles de la marque tchèque séduisent un nombre croissant de clients dans le monde. Škoda reste d'ailleurs sur une année 2017 record, avec quelque 1'200'500 véhicules écoulés à travers le monde (+6,6% par rapport à 2016). Et tout indique que l'année 2018 sera encore plus faste.
La Fabia, qui s'inscrit dans le segment disputé des Peugeot 208, Renault Clio et consorts, n'est pas étrangère à ce succès. L'an dernier, elle occupait la troisième place du hit-parade de la marque (206'500 exemplaires), derrière la Rapid et l'indétrônable Octavia (respectivement 211'500 et 418'800 exemplaires). Au cours des trois premiers trimestres de 2018, elle s'est hissée sur la deuxième marche du podium, malgré un léger repli des ventes de 5,2% (148'400 exemplaires contre 145'900 exemplaires pour la Rapid, désormais troisième). Ce petit coup de mou devrait cependant être enrayé par la commercialisation du modèle restylé, que nous avons pu essayer en région parisienne.

Chirurgie discrète
Contrairement à l'Octavia, qui avait eu droit à de profondes modifications esthétiques pour son restylage, la Fabia doit se contenter du service minimum à l'extérieur. Les designers ont appliqué quelques coups de bistouri sur les boucliers avant et arrière, redessiné la calandre et les phares – qui peuvent maintenant être full LED – et enfin imaginé une nouvelle signature lumineuse pour les feux. Hormis cela, rien ne change. Bref, mis à part les propriétaires du modèle pré-restylage ou les inconditionnels de Fabia (peut-être y en a-t-il après tout), personne ou presque ne remarquera les changements.
Pour le reste, on retrouve les lignes classiques de la citadine tchèque, qui présentent l'avantage de bien vieillir. Qu'elle soit vue de face, de profil ou de dos, la Fabia dégage une impression de robustesse correspondant parfaitement à l'image que l'on peut se faire d'une Škoda. En revanche, pour la fantaisie, on repassera !


À bord aussi, les évolutions sont à la fois rares et discrètes. Le programme se limite à une instrumentation modernisée, un compartiment de la boîte à gant modifié et un nouvel écran tactile 6,5". Là aussi, le dessin sans audace particulière mais sans réelle faute de goût a plutôt bien vieilli. La finition et les assemblages restent d'un niveau tout à fait satisfaisant pour un véhicule de ce segment, même si les inconditionnels des plastiques moussés seront un peu déçus. L'habitabilité aux places arrière est dans la bonne moyenne, tout comme le volume de coffre de 330 litres. La présence d'un filet et d'une sorte de rangement sommaire côté droit dans la malle facilitent la vie au quotidien. Ces deux éléments sont proposés en option, y compris sur ce modèle haut de gamme.

La dotation en matière d'aides à la conduite progresse et intègre désormais, de série ou en option selon les versions, le détecteur d'angle mort, l'avertissement de circulation arrière et l'allumage automatique des feux de route. Les astuces Simply Clever que Škoda sait si bien mettre en avant sont toujours de la partie, du parapluie sous le siège passager à la petite poubelle dans le vide-poche, en passant par l'élément en plastique derrière la trappe à essence qui permet de dégivrer le pare-brise mais aussi de mesurer l'usure des pneus. Depuis le restylage, la Fabia offre également deux prises USB à l'arrière et un plancher de coffre réversible.
Un comportement routier un peu daté
En bonne citadine, la Fabia est plutôt à son aise en ville. Le rayon de braquage court et la visibilité tout à fait satisfaisante mettent le conducteur dans de bonnes dispositions. Le moteur est discret pour un trois-cylindres, même si le bourdonnement propre à ce type de mécanique reste bien perceptible. Il manque hélas de répondant à bas régimes, à tel point que l'on se demande parfois où sont passés les 110 ch annoncés sur la fiche technique. La boîte de vitesses automatique à sept rapports apporte, elle, entière satisfaction : elle réagit au bon moment et assure des changements de vitesse très doux.


L'amortissement ferme encaisse difficilement les aspérités du bitume et dégrade assez nettement le confort. C'est en vrai en ville, mais également sur les routes secondaires, où la Fabia souffle le chaud et le froid. Elle brille par son insonorisation soignée et sa boîte de vitesses toujours réactive, mais pêche par un comportement daté et pas franchement dynamique, les mouvements de caisse étant assez présents en virage, même avec les suspension sport à 140 euros dont était doté notre modèle. Les performances délivrées par le moteur n'ont rien d'impressionnant, mais elles sont largement suffisantes, comme l'illustre par exemple le 0 à 100 km/h en à peine plus de dix secondes. La direction est précise mais gomme un peu trop le profil de la route. Bref, vous l'aurez compris, on trouve mieux ailleurs sur le plan de l'agrément de conduite, même si le bilan est loin d'être catastrophique.

Durant notre essai sur parcours mixte, nous avons relevé une consommation moyenne raisonnable, de l'ordre de 7 litres aux 100 km. Précisons que les émissions de CO2 mesurées à 110 grammes par kilomètre permettent d'échapper au malus.
Conclusion
Les modifications apportées dans le cadre de ce restylage sont trop limitées pour que la Fabia change complètement de visage. La citadine tchèque n'est toujours pas celle qui vous apportera l'agrément de conduite le plus remarquable du segment, mais elle répondra mieux que d'autres à toutes vos attentes d'ordre pratique. Elle affiche en outre un rapport prix/équipement plutôt attrayant, sur lequel nous allons d'ailleurs nous attarder quelques instants.
La moins chère des Fabia – la 1,0 litre MPI 60 ch BVM5 – coûte 13'290 euros, soit un prix quasi similaire à celui d'une Citroën C3 PureTech 68 BVM Live. Version de base oblige, elle souffre d'une dotation assez chiche dans laquelle ne figurent pas, par exemple, la climatisation ou la banquette arrière rabattable 2/3 - 1/3. Notre modèle d'essai en finition Style se situe à l'autre extrémité de la gamme (qui compte également des niveaux Style et Monte Carlo) et se montre logiquement bien plus généreux. Il est par exemple équipé de série d'une caméra de recul, d'une climatisation automatique, de radars de stationnement arrière, d'un détecteur d'angle mort, d'un régulateur / limiteur de vitesse, d'un système d'ouverture, de fermeture et de démarrage sans clé ou encore de phares full LED. Avec l'ensemble moteur TSI 110 ch et boîte DSG7, il est vendu au prix raisonnable de 20'040 euros... sans option, c'est-à-dire sans la navigation, la peinture métallisée et le toit noir, notamment.
Points positifs | Points négatifs |
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Boîte DSG7 agréable | Moteur un peu creux |
Habitabilité | Confort moyen |
Équipement complet | Comportement routier daté |
Galerie: Essai Škoda Fabia restylée
Škoda Fabia 1,0 litre TSI 110 DSG7