En 1999, Bugatti revient sur le devant de la scène, après une décennie de renaissance compliquée. Avec la 18.3 Chiron, la marque de Molsheim annonce ses envies de grandeur.

Chez Bugatti, Chiron est un nom incontournable. Comme Pierre Veyron, dont le nom a été repris pour la 16,4, Louis Chiron a été un pilote de la marque à l'ovale rouge. C'était dans les années 1930, à l'époque où Bugatti roulait contre les Alfa Romeo de Ferrari, les Era britanniques, les Mercedes et autres Auto Union.

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Depuis, la guerre39-45 est passée par là. Privée de son génial inventeur, Jean Bugatti, fils d'Ettore, le fondateur, décédé en essais avant le conflit mondial, Bugatti a périclité, avant de disparaître dans les années 1950.

Au début des années 1990, la marque renaît de ses cendres, rachetée par Romano Artioli, un entrepreneur italien. En naît l'EB110, en 1991, qui sera produite à 139 exemplaires, jusqu'en 1995. Pas assez solide financièrement, trop fantasque, l'entreprise fait faillite, et est rachetée, trois ans plus tard, par le groupe Volkswagen.

Retour en grâce

C'est dans ce contexte qu’apparaît la Chiron 18.3 . Cette voiture doit donner, au grand public, une idée de l'avenir de Bugatti. Le constructeur Français va revenir sur le devant de la scène. Le groupe allemand a déjà montré de grandes ambitions pour le constructeur de prestige français. Au Mondial de l'Auto, en 1998, Bugatti a déjà présenté des limousines en concept car, les EB118 et 218. Sans suite.

1998 Bugatti Chiron 18.3

À Francfort, en 1999, c'est un tout autre projet qui prend forme. Sur ce salon, le prestige est mis en avant. Mercedes présente sa SLR, en collaboration avec McLaren, BMW, son coupé annonçant la Série 6, VW montre ses envies de luxe avec un concept préfigurant la Phaeton, et Peugeot, sa 607 !

1998 Bugatti Chiron 18.3
1998 Bugatti Chiron 18.3

Chez Bugatti, il s'agit de la 18.3 Chiron. Un énorme coupé, équipé du moteur 18 cylindres en W déjà vu sur les prototypes de l'année précédente. Il développe 547 chevaux, et est tiré de l'association de trois six cylindres de la banque d'organes Volkswagen. Ce dernier est placé en position centrale arrière. Sous la carrosserie, on retrouve une base de Lamborghini Diablo VT. La voiture est une quatre roues motrices. Techniquement, à part le moteur, qui deviendra un 16.4 par la suite, on retrouve les bases de la future Veyron.

Côté dessin, l'auto est encore loin de l'allure que possédera la Veyron. La ligne est signée Italdesign Giugiaro. On retrouve néanmoins un profil assez proche de celui adopté sur le futur hypercar de la marque. De même, les feux avant sont proches de ceux que l'on retrouvera sur la future alsacienne. L'arrière, par contre, très baroque, effilé, ne sera pas retenu.

Le dessin de ce prototype apporte cependant quelques clins d'œil au passé. Notamment la calandre Bugatti, divisée en deux parties, que l'on retrouvait sur les dernières Type 57 S et SC des années 1930. Ce dessin ne sera pas retenu sur la voiture finale, mais annonce la future intégration de cette calandre en forme de fer à cheval. Les jantes, également, sont inspirées de celles de la Type 35 de course, qui fut notamment utilisée par Louis Chiron !

1998 Bugatti Chiron 18.3
1998 Bugatti Chiron 18.3

Quelques mois plus tard, au salon de Tokyo, Bugatti présentera la 18.4. Au revoir l’appellation Chiron, bonjour la Veyron. Désormais, la ligne est figée, ne reste plus qu'à développer l'auto... Ce qui prendra 5 ans, un nouveau moteur, des pneus spéciaux et plusieurs records. Celui de la puissance, 1001 chevaux, de la voiture de série la plus rapide du monde (408 km/h), et qui ne cessera d'évoluer par la suite.

Quant à l’appellation Chiron, elle est de retour, depuis l'an dernier... sur la remplaçante de la Veyron !

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Photos : Bugatti

Galerie: 1998 Bugatti Chiron 18.3

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