Dans les années 2000, Mazda, sous le patronage d’un groupe Ford ambitieux, cherche son style. Terminées les très classiques 323 et 626. Sous l’impulsion de Laurens van der Acker et Franz von Holzhausen, que l’on retrouvera par la suite chez Renault et Tesla, Mazda adopte le style Nagare. Un dessin tout en courbe, presque végétal…
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C’est en 2008 que la Furai est présentée, à Détroit, aux États-Unis. En France, on écoute Fatal Bazooka et Parle à main ainsi que Yael Naim, avec New soul. La Renault Clio III, pas encore restylée, se vend aussi très bien ! Plus généralement dans le monde, la société commence à s’inquiéter plus sérieusement des effets de la pollution, et cette Mazda s’inscrit clairement dans l’air du temps.



Depuis 2006, Mazda a initié une sorte de bio-design avec la Nagare, et qui doit devenir la marque de fabrique de la firme japonaise. Aussi, le dessin évolue au fil de plusieurs concept cars, avant d’atteindre son apogée avec cette fameuse Mazda Furai, en japonais "le son du vent".
En se basant sur un véhicule de course, Mazda se montre plutôt malin. D’un côté, la marque promeut une politique plutôt écologique, de l’autre, elle joue sur le côté passion avec la compétition, le sport. Mazda ne ment d’ailleurs pas sur le côté sportif. Sous la carrosserie se cache un châssis Courage Compétition C65, fabriqué au Mans, utilisé en championnat d’Endurance américain, justement. En résulte une voiture très légère.
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Sous le capot, à l’arrière, c’est une technologie chère à Mazda que l’on retrouve, en l’occurrence, un moteur Wankel à trois pistons rotatifs, développant près de 450 chevaux et qui peut propulser l’auto à 340 km/h. Un type de moteur que la marque japonaise a imposé aux 24 Heures du Mans, en 1991, et que l’on retrouve sur sa RX-8. Une mélodie unique, pour ce bloc spécial, à écouter ci-dessous, lors d'essais à Laguna Seca.
Outre ce petit clin d’œil au passé, bien illustré avec le dossard 55, celui de la victoire mancelle, c’est bien le carburant qu’il faut retenir. Le moteur fonctionne uniquement à l’éthanol, carburant propre, ce qui laisse présager un nouvel avenir pour ce genre de mécanique. Sans suite finalement.


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Gloire et chute du Nagare
Côté style, c’est plus intéressant sur le long terme. Comme évoqué un peu plus haut, cette Mazda représente l’apogée du style Nagare, tout en courbe et fluidité. Cela se voit notamment sur les flancs de l’auto, avec ces longues lignes aérodynamiques. Elles seront d’ailleurs présentes sur les Mazda 2, 3 et 5.
Même attention du détail sur l’avant de l’auto, avec ce capot plongeant et cette calandre en pentagone, que l’on retrouve encore aujourd’hui. Le dessin des feux se retrouve également sur la Mazda 6, sortie la même année. Seul regret, cette bande lumineuse, sur toute la face avant, qui ne sera pas maintenue sur les modèles de production.



Dommage, car cette signature lumineuse donnait un look vraiment agressif à l’avant. Dans la réalité, c’est plus compliqué. Le faciès de la Mazda 3 de l’époque en fut l’exemple. L’arrière est typiquement signé van der Acker, avec cette bande lumineuse que l’on retrouve désormais chez Renault ! Petit détail, Mazda rappelle la présence d'un moteur à pistons rotatifs via la sortie d'échappement, en forme de triangle.
Cet ultime prototype marque surtout la fin du design Nagare. La raison ? Les départs de Laurens van der Acker et Franz von Holzhausen, pour Renault et Tesla. Surtout, la mise en place de ce dessin aux courbes souvent torturés est assez difficile à industrialiser. Pas simple non plus à assumer, en fut témoin la Mazda 5. Pour la suite, Mazda se concentrera sur des autos plus plaisir et élégantes, respectant le style Kodo. À l’image des actuelles Mazda 3 et 6, plus conventionnelles dans le dessin mais aussi très joueuses.

Quant à la Furai ? Elle ne fera pas long feu dans la réalité. En 2008, elle est détruite par un incendie, lors d’un essai pour l’émission Top Gear. Elle jouit par contre d’une excellente réputation sur jeux vidéo. Les amateurs de Gran Turismo, Forza Motorsport et Asphalt ne pourront le nier !
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