Les Grandes Heures Automobiles 2018, c'est ce samedi 29 et dimanche 30 octobre. Une quatrième édition qui se déroule une fois de plus dans le cadre incroyable de l'Autodrome de Montlhéry, en région parisienne, qui encercle de son anneau relevé à presque 90° les paddocks et les différents lieux d'exposition de voitures, des plus anciennes aux plus modernes.

Créé pour les passionnés par un passionné, cet évènement a vu le jour grâce à Franz Hummel, son fondateur et ancien pilote professionnel, qui nous a donné rendez-vous devant l'une de ses anciennes autos de course avec laquelle il a battu un record un peu particulier : 

Motor1.com : Pourquoi nous avoir donné rendez-vous devant ce Range Rover Transafrica ?

Franz Hummel : C’est très simple en fait, j’ai eu la chance pendant 15 ans de faire des courses automobiles en tant que professionnel, et quand j’ai décidé de m’arrêter, je me suis reconvertis assez rapidement dans d’autres affaires, et j’ai fait plusieurs records automobiles sur plusieurs continents. Et notamment j’ai fait un record entre le Cap de Bonne Espérance et Alger, seul au volant d’un Range Rover. En 12 jours et quelques heures (13560 km en 12 jours 8 heures et 45 minutes, ndlr). C’était en 1990.

Suite à vos expériences de pilote, d’où vous est venue l’idée d’organiser ce type d’événements ?

Il se trouve que j’ai habité pendant 20 ans à Paris, puis à l’âge de 20 ans je suis venu habiter à Chamonix, où j’allais toujours en vacances. Et en 1970 a été créée la première Route Hivernale, une course sur glace, et à l’époque j’avais 18 ans et je collais les affiches, parce qu j’étais passionné de voitures. Petit à petit je suis rentré dans l’organisation, en même temps que ma carrière professionnelle. Puis plus tard, avec Alain Bompard (ancien maire adjoint de Megève, ancien président de l’AS Saint Étienne, ndlr), on a créé les 24 Heures sur Glace de Chamonix en 1874 et à partir de 1984 j’ai repris tout seul cette organisation pendant 25 ans.

Après j’ai développé le concept à l’étranger avec la FIA et puis j’ai organisé d’autres courses. Notamment j’ai fait revivre le circuit de Reims il y a 10 ans, pendant 4 ans. Le concept c’était de rassembler 200 voitures, 100 motos, faire une soirée, et pas d’esprit de compétition. Les gens roulent pour leur plaisir, ils peuvent rouler vite mais on fait des catégories. Mais c’était compliqué à Reims parce qu’il fallait couper 7 kilomètres de routes nationales. Il est arrivé à un moment où l’événement avait tellement grossi qu’il fallait tout doubler niveau sécurité et que ça devenait hors budget.

C’est dommage parce que ce concept plaît à tout le monde, ça marche bien, ça attire des étrangers, où est ce qu’on pourrait le faire ? Je pensais toujours à Montlhéry mais c’était pas très simple. Et puis finalement j’ai réussi à trouver un accord avec les gens de l’UTAC. Et donc on organise les Grandes Heures Automobiles pour la 4ème édition. Et là on a 240 voitures, 90 motos, 19 constructeurs différents, on va accréditer près de 200 journalistes. L’évènement plaît.

C’est assez symbolique d’organiser les Grandes Heures Automobiles sur l’anneau de Montlhéry ?

On est sur l’Autodrome le plus mythique au monde ! J’ai appelé ça les Grandes Heures Automobiles parce que ça me permet de parler du passé avec les voitures historiques, du présent avec les constructeurs qui présentent leurs voitures qui font des essais, et du futur avec la présente d’une Formule E, de voitures à hydrogène, de voitures électriques…

Ce qui est formidable c’est qu’on a réussi à réunir des motos et des voitures ensemble, tout est mélangé, et ça ça crée une ambiance formidable.

Il y a une certaine proximité aussi entre les visiteurs et les voitures exposées, on traverse les paddocks…

Dans tous les événements que j’ai organisés depuis 35 / 40 ans, j’ai jamais voulu scinder ça. On paye un ticket d’entrée et après on rentre et aller partout. Quand on demande à demander plus pour aller voir de près les voitures, c’est pas un concept que j’applique. Le but c’est que les gens puissent aller voir les pilotes, regarder les voitures. Il faut savoir aussi une chose, c’est que ça existe depuis une éternité en Angleterre, parce que les Anglais sont très respectueux des voitures et des motos. Mais depuis 10 / 15 ans, en France c’est pareil ! Vous ne voyez plus de gens qui touchent, qui essayent d’arracher des trucs… Ils regardent les voitures, ils sont contents de parler avec les pilotes.

On a des pilotes anciens, mais aussi des jeunes. On va avoir Panciatici (pilote officiel Alpine en WEC, ndlr), on va avoir Nato (pilote European Le Mans Series avec l’écurie espagnole Racing Engineering, ndlr), on va même avoir de très très jeunes pilotes, qui font du karting, qui vont venir.

Qui sont les personnes qui viennent avec leur voiture ? Des pilotes pro ? Des passionnés ? Des collectionneurs ?

Des anciens pilotes, des passionnés, des collectionneurs… Les passionnés sont tout contents, parce qu’ils roulent, ils se font plaisir, ils peuvent rouler vite, il n’y a pas de compétition, donc déjà moins de chances de casser sa voiture. Il y a un directeur de course, il y a des commissaires de pistes, un départ sous Pace Car, c’est comme si c’était une course, mais c’est pas une course. On peut très bien arrêter un participant avec un drapeau noir si le directeur juge qu’il devient dangereux. Et ça c’est rassurant pour tout le monde, ça n’enlève pas le spectacle !

Quelles sont les grosses nouveautés cette année ?

On commence à avoir plus d’étrangers parce que le but c’est d’internationaliser l’événement. C’était beaucoup plus facile à Reims d’internationaliser pour deux raisons : tout d’abord parce que Reims depuis 50 ans n’avait pas été recréé, mais aussi parce que Reims c’est connu pour le champagne. "On va à Rims" disent les Anglais !

Nous ça  est ça commence, on travaille beaucoup avec l’Angleterre. Et puis on a la chance d’être nommé pour la soirée du 25 octobre au Sheraton à Londres pour les Historic Motoring Awards de l’événement historique de l’année. Il y a Goodwood, il y a Lime Rock, Zoute, Le Mans Classic… Des gros bonnets. Et nous, au bout de la 3ème année, on est là. Donc c’est une référence pour nous, ça va nous aider à nous développer sur le plan international, ce qu’on cherche maintenant.

Trois mots pour décrire votre événement ?

Passé. Présent. Futur.

Qu’est ce qui vous réjouit le plus pour cette édition 2018 des Grandes Heures Automobiles ?

La venue de Jacques Cheinisse (ancien pilote Alpine et Renault, en rallyes et sur circuits, ndlr). On va célébrer les 45 ans de la victoire au Championnat du monde d’Alpine. Jacques Cheinisse sera présent. Il y aura une grande partie des Mousquetaires, il y en aura trois sur cinq (Andruet, Darniche, Piot, Nicolas et Thérier, ndlr), plus d’autres pilotes qui ont fait marcher les berlinettes A110. Ça c’est touchant. Je fais ça par passion, je suis pas philanthrope mais je fais ça par passion, et d’avoir Jacques Cheinisse, c’est un honneur.

Un coup de coeur sur une des voitures présentes cette année aux Grandes Heures Automobiles ?

Une c’est difficile, mais je vais vous en donner une : la Jaguar XK120 qui en 1952 a signé un record exceptionnel (conduite à plus de 100 milles à l’heure, 160 km/h, pendant 7 jours et 7 nuits, à Montlhéry, ndlr). Les Anglais du musée Jaguar de Coventry sont venus avec. Il y a une plaque commémorative au pied de la tribune. Ça a un vrai sens. Ça va être un beau week-end, parce qu’on a travaillé pour !

Toutes les informations sur Les Grandes Heures Automobiles 2018 sur le site internet officiel de l'événement !

 

 

 

Galerie: Les Grandes Heures Automobiles 2016