Alors qu'il était encore libre, Carlos Ghosn avait annoncé qu'il tiendrait une conférence de presse le 11 avril au Japon, dans laquelle il allait révéler des éléments dans l'affaire qui porte son nom et qui a entraîné sa chute depuis la tête de l'empire Renault-Nissan. PDG des deux marques et de Mitsubishi, il a été licencié de chacun de ces postes et des Conseils d'administration des trois marques, à la suite des soupçons et accusations qui pèsent sur lui.

Lorsqu'il a su qu'il allait repasser par la case prison et qu'il allait se retrouver en garde à vue, il a enregistré une vidéo dans laquelle il révèle ce qu'il aurait voulu expliquer durant la conférence de presse initialement prévue. Ce sont ses avocats qui ont dévoilé une vidéo de lui, dans laquelle il fait face à l'objectif et explique sa position.

"Mon message, c'est tout d'abord celui-ci : je suis innocent. Ce n'est pas une nouveauté, je l'ai déjà dit, et je le répète aujourd'hui. Je suis innocent de toutes les accusations qui pèsent contre moi", assène l'ancien PDG. "C’est un complot. Ce n’est pas une histoire de cupidité, de dictature. C’est une histoire de complot, de conspiration, de trahison."

Il se défend d'être un "personnage avide"

Ghosn estime avoir passé "108 jours en prison" à cause de cette "constance" à la tête de l'alliance, et s'estime victime de diffamation : "Les accusations ont été déformées afin de peindre le tableau d’un personnage avide, aux allures de dictateur." Ses avocats ont toutefois coupé la diffusion des noms des personnes qu'il accuse, préférant ne risquer d'autres procédures futures, notamment pour diffamation.

Dans cette vidéo, il rappelle enfin s'être dédié entièrement à Nissan et à l'alliance avec Renault, de manière plus large : "J'aime le Japon et j'aime Nissan. Personne ne passe vingt ans dans un pays, personne ne travaille pendant vingt ans à la tête d'une entreprise sans amour, attachement et dévotion. Je suis venu au Japon en 1999 parce que j'étais fasciné par le pays et par le défi que représentait le redressement de Nissan. Depuis le début, j'ai consacré toute ma carrière au succès du redressement de Nissan. Grâce au dur labeur de milliers de personnes travaillant chez Nissan et en particulier aux ouvriers japonais, nous avons atteint le succès. Mon amour pour le Japon et pour Nissan n'est en rien entaché aujourd'hui."

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