La Mairie de Paris a commandé une étude à l'ONG International council on clean transportation (icct) pour mesurer en temps réel les émissions polluantes de plus de 180'000 véhicules, au moyen d'une technologie laser développée par Hager Environmental & Atmospheric Technologies (HEAT). Outre ces lasers, des caméras permettaient aussi de noter l'âge et le carburant des véhicules en question dans la capitale, afin de voir la pollution générée par les véhicules selon leur énergie et leur âge.

Le résultat est sans appel et incrimine les voitures diesel, y compris celles répondant à la norme Euro 6, qui rejettent 4,8 fois plus d'oxydes d'azote (NOx) que les voitures à essence de même norme. Et les diesel répondant à cette norme ne présentaient que 18 % de réduction des émissions face aux moteurs à essence plus anciens. Pour les véhicules diesel, il s'agit de ceux mis en circulation après le 1er septembre 2015, et équipées de technologies permettant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont font partie les oxydes d'azote.

Un des autres motifs d'inquiétude soulevé par l'étude est la différence entre les tests d'homologation et la réalité pour les voitures diesel, comme l'explique un des auteurs de l'étude, Yoann Bernard : “Et surtout, elles crachent six fois plus que les limites définies en laboratoire, confirmant ce que de nombreuses études ont déjà révélé : la pollution en usage réel d’une voiture est bien plus importante que celle mesurée en test d’homologation.” 

Bien qu'ils soient éligibles à la vignette Crit'Air 2, les diesels de normes Euro 5 et Euro 6 représentaient dans cette étude 63 % des émissions polluantes enregistrées, notamment parce que beaucoup d'entre eux sont en circulation, et ils seront pourtant autorisés dans les Zones à Faibles Émissions jusqu'en 2024, date à laquelle elles seront réservées aux Crit'Air 0 et 1.

Enfin, l'étude note un cercle vicieux dans lequel les voitures polluantes nous emmènent, puisque les émissions d'oxydes d'azote augmentent drastiquement lorsqu'il fait plus chaud, avec 20 à 30 % d'augmentation de ces émissions lorsque la température externe est supérieure à 30 degrés, par rapport à des températures comprises entre 20 et 30 degrés. Les gaz à effet de serre provoquant un réchauffement des températures, ils vont donc à moyen terme causer l'augmentation de leur propre pollution.

Source : icct

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