Le dérèglement climatique est une réalité que peu de personnes ignorent désormais, et l'automobile a un rôle énorme à jouer dans l'avenir du climat, compte tenu des quantités de voitures neuves vendues chaque année dans le monde, et des émissions polluantes qui en découlent. Un rapport publié par Greenpeace alerte sur l'inaction du secteur automobile et sur l'urgence qui s'impose à lui, avec notamment le besoin d'avancer au maximum l'arrêt de la commercialisation des voitures thermiques.

Et l'ONG assure que les constructeurs, sous couvert de discours laissant penser que l'urgence climatique est comprise, continuent à ne pas chercher à faire drastiquement évoluer leurs modèles, dans un but évidemment mercantile et au détriment direct du climat et de la planète, puisque les émissions polluantes de l'automobile sont en hausse. En ce jour d'ouverture à la presse du Salon de Francfort, Greenpeace rappelle que les véhicules verts et l'image écologique qui en découle est souvent l'arbre qui cache la forêt de modèles guidés par une stratégie économique.

Et dans son rapport, l'organisation n'hésite pas à dire que "la hausse actuelle des ventes de SUV fait peser une grave menace supplémentaire sur notre climat". En effet, on avait déjà constaté que les SUV étaient responsables de la hausse des émissions polluantes liées au secteur de l'automobile, et le rapport confirme que ce segment est le pire sur le plan écologique, de par le poids et la très mauvaise efficience aérodynamique des modèles.

On sait que les ventes de ces voitures ont quadruplé au cours de la dernière décennie, et le segment représente aujourd'hui 32 % des ventes globales de voitures en Europe, contre 8 % il y a dix ans. Aux États-Unis, où les pick-ups et 4x4 sont légion, la part de marché atteint le chiffre faramineux de 69 %. Et malheureusement, cela n'a pas de secret, puisque le calcul est très simple au moment de comparer les émissions d'une berline et d'un SUV utilisant les mêmes motorisations et ayant les mêmes gabarits.

Si l'on prend l'exemple d'une berline compacte, la Volkswagen Golf, et d'un petit SUV comme le Tiguan, les deux équipés du 2.0 TDI de 150 chevaux, on arrive à une différence de 12 g/km de CO2 rejeté en plus, avec 123 pour le Tiguan contre 111 pour la Golf, notamment à cause d'un poids en hausse de 130 kilos pour le SUV. Le rapport prend aussi l'exemple d'une Mercedes C 220d et d'un Mercedes GLC 220d, dont la différence sur la balance est de 230 kilos, et dont la répercussion en CO2 rejeté est de 15 g/km. Et si les chiffres ne semblent pas impressionnants, ils le sont davantage lorsque l'on constate que sur une durée de vie de 200'000 km, le Tiguan rejette 3,7 tonnes de CO2 supplémentaires face à la Golf, tandis que le GLC a un bilan supérieur à hauteur de 5,8 tonnes de CO2 face à la Classe C.

Source : Greenpeace