C'est une affaire qui dure déjà depuis quelques mois et dont le dénouement serait proche. "Tous les syndicats sont d'accord. Et nous aussi on va voter pour. Si on ne le fait pas, on se tire une balle dans le pied. Il n'y a personne d'autre comme acheteur", a expliqué, le mercredi 4 novembre 2020, Jean-Luc Bielitz, élu CGT, premier syndicat de l'entreprise, dont l'Allemand Daimler a annoncé la cession en juillet 2020.
Le projet d'Ineos prévoit la production à Hambach du futur Grenadier, pour un total de 650 salariés, sur les 1600 salariés actuellement sur le site, dont 700 sous-traitants. Pour les autres, Daimler, qui a investi environ 500 millions d'euros à Hambach en 2018, doit poursuivre la production de Smart au plus tard jusqu'en 2024 et compléter avec des pièces de Mercedes, a indiqué une source proche du dossier, estimant qu'il devrait, à terme, y avoir "200 départs, mais sans licenciements".
Chronologiquement, l'intersyndicale (CGT, CFE-CGC, CFDT, CFTC et FO) du site doit se faire expliquer lundi 9 novembre par les experts du cabinet 3E Consultants, qu'elle avait mandatés, un rapport. Potentialité du projet (à commencer par celle du Grenadier), perspectives d'avenir des emplois... : tout est passé en revue dans ce "pavé de 500 pages" que les "syndicats ont déjà reçu mais pas encore lu", a précisé Jean-Luc Bielitz.
Le lendemain, le mardi 10 novembre, le même document sera remis et disséqué devant la direction du site et le Comité social et économique. Enfin, jeudi 12 novembre, jour qui marque "la fin de la période d'information-consultation", le CSE procédera à un vote qui sera en "faveur de la reprise", a assuré Jean-Luc Bielitz, constatant que c'est "650 embauches d'Ineos jusqu'en 2023 sinon rien".
Le syndicaliste souhaite toutefois des garanties supplémentaires. "On doit produire des Smart jusqu'en 2024. Mais Daimler ne donne aucune garantie sur la date. Ça peut s'arrêter n'importe quand", déplore-t-il, estimant qu'il faudra "trouver des activités complémentaires très vite". Daimler a une "responsabilité envers l'ensemble des personnes qui travaillent sur le site", avait considéré en juillet la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, en visite sur place.