Vous pensiez, tout comme nous, le Renault Scenic totalement disparu depuis l'arrêt de sa production et de sa commercialisation ? Pas pour Renault visiblement, puisqu'il revient sous la forme d'un concept-car à mi-chemin entre un SUV et un monospace. Il s'adapte à nos nouveaux besoins, avec un intérieur hyperconnecté et éco-responsable, des systèmes d'aide à la conduite avancés et, surtout, un groupe motopropulseur très innovant.
Au cœur de ce concept se trouve un groupe motopropulseur hybride qui combine un moteur électrique avec un réservoir d'hydrogène. L'autonomie totale de 800 km et les temps de recharge réduits (une fois que l'infrastructure de l'hydrogène sera suffisamment étendue) donnent un petit aperçu des véhicules du futur, électriques, certes, mais peut-être pas 100 % électriques.
L'électrique combiné à l'hydrogène
Le groupe motopropulseur est installé au sein d'une plateforme inédite et se compose d'une batterie de 40 kWh associée à une pile à combustible alimentée en hydrogène "vert", c'est-à-dire produit par l'utilisation d'énergies renouvelables.
Le moteur électrique synchrone à rotor bobiné de 160 kW est directement dérivé de la Renault Megane E-Tech, tandis que le pack de batteries (entièrement recyclable et exempt de minéraux rares) sera produit en France à partir de 2024.
Dans la pratique, la voiture fonctionne comme une voiture entièrement hybride, avec un moteur thermique servant de prolongateur d'autonomie (une technologie que l'on retrouve sur le Nissan Qashqai e-Power, par exemple). Pour les trajets quotidiens, la voiture n'utilise que le moteur électrique, mais pour les longs trajets, l'hydrogène est utilisé à partir du réservoir de 2,5 kg situé à l'avant.
Ainsi, l'autonomie de la batterie et de la pile à combustible peut être utilisée, avec l'avantage de pouvoir faire le plein d'hydrogène en cinq minutes seulement. Le résultat ? Un voyage sans émissions, notamment parce que seule de la vapeur d'eau s'échappe du pot d'échappement.
Aussi angulaire qu'aérodynamique
Le concept mesure 4,49 mètres de long, 1,9 mètre de large et 1,59 mètre de haut, ce qui le place au milieu du segment C des SUV. Les lignes sont extrêmement anguleuses et futuristes, mais elles sont également fidèles à l'identité de la marque. Le look comporte également de nombreux éléments fonctionnels tels que les jantes en alliage de 21 pouces qui sont équipées d'ailettes pour améliorer l'aérodynamisme.
À des vitesses supérieures à 10 km/h, les ailettes s'ouvrent pour faciliter le refroidissement et l'évacuation de la chaleur produite par les freins, tandis que sur autoroute, elles se ferment pour améliorer l'aérodynamisme et, par conséquent, l'autonomie.
Dans l'habitacle, en revanche, vous êtes accueilli par un environnement avant-gardiste inspiré du monde de la mode et du sport. Toutefois, comme vous le verrez ci-dessous, outre le design, une grande attention est accordée à la durabilité des matériaux.
Neutralité carbone et recyclabilité
Pour réaliser le Scenic Vision, qui deviendra un modèle de série 100 % électrique en 2024, Renault s'est basé sur les principes de neutralité carbone et de recyclabilité des composants.
Grâce à des partenariats et à la traçabilité de la chaîne d'approvisionnement, la firme au Losange veille à ce que des matériaux tels que le lithium et le cobalt soient extraits de manière durable afin de réduire de 75 % l'empreinte carbone du véhicule par rapport aux voitures électriques plus classiques.
D'ici 2030, Renault compte atteindre une part de 33 % de matériaux recyclés au sein de ses nouvelles voitures, et le concept en donne déjà un bel aperçu puisque 70 % de ses matériaux sont constitués de composants recyclables et renouvelables. En outre, 95 % des matériaux utilisés dans la conception (y compris la batterie) sont à nouveau utilisables.
Pour donner quelques exemples concrets, des matériaux tels que l'acier et l'aluminium sont dérivés de déchets. Même le carbone est recyclé puisqu'il provient de l'industrie aéronautique grâce à la collaboration avec Airbus.
Dans l'habitacle, le cuir est totalement absent et remplacé par des fibres textiles dérivées de tissus recyclés. Le sol est fait de plastique provenant de déchets alimentaires et industriels (bouteilles de lait et tubes en plastique, par exemple), tandis que les piles à combustible utilisent du platine provenant de convertisseurs catalytiques.
La sécurité au cœur du concept
Outre les matériaux employés, la partie logicielle et informatique occupe également une place importante dans la conception du concept. Renault s'est concentré notamment sur les systèmes d'aide à la conduite afin de réduire jusqu'à 70 % les risques d'accident.
Renault communique sur trois piliers principaux que sont le "Safety Score", le "Safety Coach" et le "Safe Guardian", qui assistent le conducteur dans toutes les situations. Le "Safety Score" utilise les données obtenues à partir des capteurs pour fournir des conseils aux conducteurs, récompensant les comportements vertueux par des récompenses virtuelles ou financières.
Le "Safety Coach" informe les utilisateurs des "dangers" qu'ils rencontreront sur leur chemin (comme les ronds-points, les carrefours dangereux ou les limitations de vitesse) par le biais d'alertes visuelles, sonores ou haptiques. Le "Safe Guardian" coordonne l'intervention des systèmes d'assistance réels en ralentissant la voiture et en enregistrant les paramètres vitaux des utilisateurs pour détecter la fatigue ou un problème plus grave et, si nécessaire, alerter les secours.
En outre, la voiture interagit avec les infrastructures pour recevoir des informations en temps réel sur le trafic et les accidents. Elle peut compter sur des caméras frontales capables d'augmenter le champ de vision du conducteur de 24 %.
Enfin, Renault a également pensé à la gestion des premiers secours en installant un dispositif qui favorise l'écoulement de l'eau vers la batterie en cas d'incendie et en mettant en place un QR code qui donne aux sauveteurs des informations utiles sur le véhicule.
Toujours en matière de technologie, Renault utilise la reconnaissance faciale pour déverrouiller les portes et adapter la configuration des sièges et du système d'info-divertissement en fonction de la personne qui monte à bord. Il y a également 10 écrans personnalisables dans l'habitacle et chaque siège intègre des microphones et des haut-parleurs pour faciliter les conversations téléphoniques, avec notamment un système de réduction de bruits.