La pénurie mondiale de semi-conducteurs devrait perdurer jusqu'en 2023, a déclaré mercredi le président du directoire de Mercedes-Benz Ola Källenius. "La situation des semi-conducteurs est très présente et constituera un défi pour l'industrie tout au long de cette année et de l'année prochaine", a précisé le dirigeant, lors de la conférence Reuters Automotive Europe à Munich.

Malgré la volatilité du marché, le constructeur automobile haut de gamme dit toujours disposer d'un solide carnet de commandes, ajoutant que la demande ne semble pas se dégrader pour le moment. Ola Källenius a ajouté qu'à mesure que la transition vers les véhicules électriques se poursuit, Mercedes-Benz jouera un "rôle plus actif" dans sa chaîne d'approvisionnement, remontant jusqu'au point d'extraction des matières premières utilisées.

"Nous ne nous arrêtons pas aux usines de cellules de batterie (...) nous devons régir l'ensemble de la chaîne, car il y a tellement de choses en mouvement", a-t-il déclaré. Il faudra une décennie au constructeur pour que ses usines de moteurs passent à une production entièrement électrique, a ajouté Ola Källenius, qui reste confiant quant à la gestion ordonnée de cette transition.

Du côté de chez Volkswagen, on se veut encore moins optimiste. Selon Arno Antlitz, le directeur financier du groupe Volkswagen, la crise de semi-conducteurs ne sera pas résolue avant 2024. Volkswagen, qui prédisait une reprise en 2023, est aujourd'hui plus pessimiste, même si cette crise devrait s'apaiser à partir des troisième et quatrième trimestres 2022, avec une amélioration en 2023, mais sans véritable solution au problème structurel.

Outre la pénurie de puces, il y a aussi le problème des câbles électriques produits en grande partie dans des usines ukrainiennes ralenties par la guerre. Arno Antlitz confirme que certaines usines du groupe Volkswagen sont obligées de ralentir la production parce que le fabricant ukrainien de câbles (German Leoni Ag, Ed.) travaille actuellement avec une seule équipe. (avec Reuters)