Škoda présente la version restylée de sa berline phare plus connue sous le nom d’Octavia. La Škoda Octavia a été commercialisée pour la première fois en 1996, il s’agit de la Škoda la plus vendue puisque 436'000 unités se sont vendues l’an dernier. C’est également la neuvième voiture la plus vendue en Europe devant nos bonnes Peugeot 308 et Renault Mégane .
Vingt ans plus tard, le constructeur tchèque, sous l’effigie du groupe Volkswagen, renouvelle son Octavia et propose un lifting de mi-carrière. Nous sommes allés l’essayer du côté de Vienne, en Autriche, et nous avons pris le volant de la version la plus puissante et la plus désirable qu'il soit : la RS.

Un look agressif mais pas trop
La Škoda Octavia RS sauce 2017 se veut plus moderne et totalement dans l’air du temps. Contrairement à la précédente génération, cette Octavia RS bénéficie d’une face avant inédite accueillant un nouveau dessin de calandre et une double optique. C’est d’ailleurs sur ce dernier point que le public a un peu hurlé lors de sa présentation officielle. Ces optiques en deux blocs bien distincts tranchent fermement avec la version précédente et rappellent étrangement une certaine Mercedes-Benz Classe E W212. Au premier coup d’œil, on peut ne pas aimer cette nouvelle identité. Cependant, une fois devant la voiture, il faut dire que ce n’est pas laid et qu’on s’y fait très bien.
La Škoda Octavia RS offre un look résolument plus sportif que la version conventionnelle. Elle reste néanmoins assez sage et vous épargnera des regards trop admiratifs lorsque vous serez à son volant. Par rapport à une Škoda Octavia classique, la déclinaison RS offre un châssis sport surbaissé de 15 mm et des jantes de 18" (ou 19" en option) agrémentées d’étriers de frein rouges pour affirmer son penchant sportif. Les ailes arrière sont plus larges de 38 mm et elle dispose d’un spoiler au niveau de la malle arrière. Bien entendu, les boucliers avant et arrière ont été redessinés par les designers et offrent différentes entrées et sorties d’air pour optimiser son aérodynamisme. Comme toute version sportive qui se respecte, la Škoda Octavia RS version 2017 offre une double canule d’échappement du plus bel effet. À noter cependant que la canule droite sur la version diesel est totalement factice.


Beaucoup d’atouts dans l’habitacle
Lorsqu’on accède à l’intérieur, nous sommes sûrs d’être à bord d’une voiture du groupe Volkswagen. C’est sobre, et très sérieux comme toutes les dernières productions de la marque. Ici, il n’y a aucune folie mais l’Octavia RS a le mérite de proposer tout le nécessaire. Elle offre entre autres un nouvel écran 100% tactile que nous avons pu découvrir avec le restylage de la Volkswagen Golf VII. Cette interface s’est montrée fluide et ne présente pas de bugs en particulier. Les finitions sont soignées et les matériaux très robustes. L’ergonomie est très correcte dans l’ensemble, on regrettera cependant la disposition de certains boutons sur le volant que l’on a tendance à actionner sans le vouloir lors d’une conduite sportive.


Version sportive oblige, la Škoda Octavia RS propose des sièges typés sport et brodés du blason RS. On retrouve aussi par-ci par-là quelques inserts façon carbone ainsi que les superbes surpiqûres rouges au niveau du volant par exemple ou sur le levier de vitesse.
La Škoda Octavia RS a un argument de taille, l’habitabilité ! Les passagers à l’arrière sont très bien installés et disposent d’un espace aux jambes supérieur à la moyenne. De plus, elle offre un volume au coffre de 590 litres (610 litres pour le break Combi) et de 1580 litres une fois la banquette arrière rabattue.

Une RS très dynamique
La Škoda Octavia RS est proposée avec deux moteurs de quatre cylindres en essence ou diesel. Ces moteurs peuvent être associés à une boîte manuelle à 6 rapports ou à une boîte automatique à double embrayage DSG. Nous avons eu l’opportunité d’essayer les deux versions, que ce soit avec une boîte manuelle ou automatique. Le moteur diesel est un 2,0 litres TDI de 184 chevaux tandis que le moteur essence est un 2,0 litres TSI développant 230 chevaux, soit 10 chevaux de plus que la version d’avant-lifting.

Soyons clairs, le moteur essence a beaucoup plus de punch que le moteur diesel. Avec une puissance de 230 chevaux et un couple de 350 Nm (contre 184 chevaux et 380 Nm pour le 2,0 litres TDI), la Škoda Octavia RS essence m’a largement plus convaincu que la version diesel. À l’accélération, le 2,0 litres TSI accélère beaucoup plus fort et abat le 0 à 100 km/h en 6,7 secondes contre 7,9 secondes pour le 2,0 litres TDI. Autre avantage, le 2,0 litres TSI émet un son à l’échappement franchement envoûtant et qui pétarade à chaque changement de rapport, ce qui n’est pas le cas du 2,0 litres TDI… J’ai même été un peu déçu par la sonorité du modèle diesel. L’échappement n’émet aucun son particulier et propose uniquement un son artificiel et sans âme dans l’habitacle.
Sur route, la Škoda Octavia RS ne m’a pas laissé indifférent. Les accélérations sont bonnes mais finalement assez linéaires, il n’y a pas cet effet de coup de pied au derrière comme le proposent certaines sportives. Les reprises sont très bonnes grâce à un couple de 350 Nm disponible dès 1500 tr/min et ce jusqu’à 4400 tr/min. On prend également un malin plaisir à accélérer à la moindre occasion pour entendre la tchèque rugir au rupteur. Les suspensions sont un poil trop souples pour une sportive, mais offrent cela dit un bon compromis. Il est tout à fait envisageable d’effectuer de longs trajets à bord de cette Octavia RS. D’autant plus si vous optez pour les suspensions pilotées qui vous seront cependant facturées à 1100 euros.

Lorsqu’on hausse un peu plus le rythme, la direction semble manquer un peu de consistance. Elle est néanmoins assez précise pour négocier parfaitement un virage. La voiture prend également du roulis et cela est d’autant plus flagrant lorsqu’on s’aventure sur circuit à bord d’une Škoda Octavia RS. Fort heureusement, l’ESP veille au grain pour canaliser son penchant très sous-vireur. Enfin, la boîte de vitesses DSG à 6 rapports présente un petit temps de latence et l’on se retrouve obligé à jouer des palettes au volant pour rétrograder rapidement afin de retrouver un peu de puissance.
Concernant les freins, le mordant est là aussi correct et endurant. Ne vous attendez cependant pas à quelque chose d’hyper mordant. Il est cependant à la hauteur des performances de la Škoda Octavia RS et amplement suffisant pour stopper la tchèque. Autre point, le maintien latéral des sièges pourrait être amélioré davantage afin que l’on puisse rester stable à tous les virages. En somme, c’est une très bonne voiture pour rouler vite et bien sur route, mais elle manque de tempérament et de brutalité pour être qualifiée de sportive pure. C’est une routière dynamique plus qu’une sportive à proprement parler et elle satisfera largement les papas pressés.


Conclusion
Vous l’aurez compris, la Škoda Octavia RS version 2017 est ce que l’on appelle une voiture très dynamique, et non pas une sportive. C’est encore plus vrai avec une motorisation diesel de 184 chevaux. Elle conviendra parfaitement aux clients souhaitant rouler à bord d’une voiture rapide sans être tout à fait trop sportive. C’est un bon compromis pour rouler pendant de longs trajets sans ressentir la moindre fatigue et en ayant la possibilité de rejoindre des routes moins fréquentées afin de pouvoir libérer toute la cavalerie en toute sécurité.
La Škoda Octavia RS est en vente dès ce mois d’avril 2017. Avec un prix débutant à 31'790 euros en version berline 2,0 litres TSI de 230 chevaux et jusqu’à 36'840 euros pour la version break 2,0 litres TDI (en transmission intégrale équipée d’une boîte automatique à 6 rapports), la Škoda Octavia RS a des arguments à faire valoir et il s’agit d’une bonne alternative qu'il faut très sérieusement prendre en considération. À titre de comparaison, l’excellente SEAT Leon Cupra de 300 chevaux débute à 35'000 euros (en cinq portes) et grimpe jusqu’à 39'700 euros pour la SEAT Leon Cupra ST équipée d’une transmission intégrale ainsi que de la même boîte DSG à 6 rapports.
Photos : Khalil Bouguerra - Škoda / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
Un bon compromis entre sport et confort | Un gap énorme entre le diesel 184 et l'essence 230 |
Une version essence très enthousiasmante | Absence de sonorité à l'échappement pour le diesel |
Une habitabilité remarquable | Une tendance sous-vireuse |
Galerie: Essai Skoda Octavia RS
Škoda Octavia III 2,0 litres TSI 230 chevaux RS DSG6