Certaines voitures ne font rien comme les autres. Elles sont exubérantes et elles ne se préoccupent pas du tout de la protection de l'environnement ; elles recherchent la performance avant tout ! C'est le cas de la Nissan GT-R, que nous avons eu l'opportunité d'essayer dans sa version Nismo, rien que ça !
Nous avons passé plusieurs jours à son volant, ce qui nous a permis de cerner cette super-sportive, qui n'est à vrai dire, pas humaine ! Dans son pays d'origine, le Japon, la Nissan GT-R Nismo est une fierté nationale. C'est une voiture à double personnalité ; elle est attachante mais elle ne manquera pas de vous propulser au septième ciel.


Un monstre sacré
Pied sur le frein, pression sur le bouton rouge et le moteur V6 3,8 L de 600 ch entre en ébullition. La Nissan GT-R Nismo est à ne point douter une supercar pas comme les autres. Elle est très différente de ses concurrentes, et elle offre des sensations de conduite brutes de décoffrage. Le comportement de la voiture est très peu filtré, et le temps d'un instant, on se prend pour un pilote chevronné.
Sans aucune exagération, j'ai rarement essayé une voiture avec une direction aussi précise. La Nissan GT-R Nismo s'inscrit incroyablement bien dans les virages et la direction, bien qu'elle soit assez musclée, remonte toutes les informations. La Nismo nous met rapidement en confiance, et on se retrouve alors à enchaîner les virages à une vitesse qui - disons-le - est assez hallucinante.

La voiture vire à plat (et je pèse mes mots), elle ne connaît absolument pas le roulis. D'ailleurs, les amortisseurs de la supercar (Bilstein DampTronic) sont fermes et ne sont pas très confortables au quotidien. Mais peu importe, car les acheteurs savent pertinemment que la GT-R Nismo a été conçue pour la piste, et qu'à ce jeu-là, elle est extrêmement redoutable. Sur les routes secondaires, il faudra cependant rester en alerte sur l'état de la chaussée. La Nissan GT-R Nismo se met à sautiller lorsque le revêtement de la route est mauvais, il faudra dans ce cas à tenir fermement le volant et le manier afin de maintenir le cap.
À l'heure où les supercars ne jurent que par les moteurs V8, V10 et même V12, la Nissan GT-R Nismo se contente d'un V6, bien aidé par deux turbos issus de la Nissan GT-R GT500 de compétition. Ces deux turbocompresseurs font d'ailleurs toute la différence. Lorsqu'ils entrent en action, on ressent immédiatement la poussée qui propulse la sportive de 0 à 100 km/h en moins de trois secondes ! C'est absolument une fusée, qui délivre un couple de 652 Nm dès 3600 tr/min.
Les lignes droites, c'est bien, mais les virages, c'est mieux ! Bonne nouvelle, la GT-R Nismo adore les virages. Le poids de la sportive en ordre de marche est de 1844 kg (1725 kg à vide). Bien que le poids se fasse sentir à basse allure (surtout avec une direction plus lourde que la moyenne), eh bien, à vive allure, on oublie absolument tout. Les ingénieurs de Nismo Motorsport ont trouvé l'alchimie parfaite entre le calibrage de la direction, le châssis terriblement rigide et le moteur plein à tous les rapports.


On dit souvent qu'une voiture de sport est "clouée au sol" ou qu'elle roule "sur des rails". Concernant la Nissan GT-R Nismo, c'est plus que ça, et il n'y a à vrai dire pas de mots pour décrire ce phénomène. Que ce soit en entrée comme en sortie de courbe, la GT-R reste sur sa trajectoire et ne quitte pas l'axe longitudinal. Cela dit, et malgré la présence d'une transmission intégrale (typée propulsion puisque le couple est envoyé aux roues avant qu'en cas de perte de motricité), il est possible de la faire jouer après avoir désactivé les aides à la conduite.
La boîte de vitesses double embrayage à six rapports encaisse le couple sans broncher, et le passage des rapports se fait en un temps éclair. Mais parfois, à basse vitesse, la transmission est hésitante et brutale par moments. Il est donc conseillé d'user des palettes au volant pour que la conduite soit plus agréable en milieu urbain. Autre détail à noter, ce sont les freins. La Nissan GT-R Nismo n'a pas de frein en carbone-céramique, ce sont des freins en acier (étriers à six pistons à l'avant et à quatre pistons à l'arrière). La pédale de frein est terriblement dure, et il ne faut pas hésiter à écraser cette pédale pour ralentir et freiner convenablement.
Enfin, ne comptez pas faire des économies de carburant avec cette arme de guerre. La Nissan GT-R Nismo est très gourmande, et il n'est pas rare de faire des sauts à la station-service (plus de 25 L aux 100 km en moyenne en conduite sportive).
Un design digne d'un manga
Décidément, la Nissan GT-R Nismo ne fait rien comme les autres. La sportive est très imposante, elle est longue (4,69 m) et très large (1,9 m). Elle est fièrement posée sur le sol, et elle dispose de toute une panoplie d'éléments en carbone qui accentuent son tempérament sportif.
Ces éléments en carbone ont été étudiés pour réduire le poids, mais aussi, pour optimiser la partie aérodynamique. Le bouclier avant est en fibre de carbone, et il bénéficie d'une multitude d'entrées d'air pour refroidir la mécanique de la Nippone. Les jupes latérales - elles aussi en fibre de carbone - améliorent l'appui aérodynamique et évacuent les flux d'air vers le bouclier arrière et ses arêtes très prononcées.
Au niveau de cette face arrière résident quatre sorties de pot d'échappement qui sont assez impressionnantes à regarder mais qui hélas, ne grognent pas assez. La sonorité de la Nissan GT-R Nismo s'apparente plus à un soufflement qu'à autre chose ; c'est un peu dommage... La version Nismo reçoit en supplément un gigantesque aileron en fibre de carbone qui ne manque pas de coller la voiture au sol à haute vitesse. On retrouve également des jantes RAYS de 20" à six branches.


La Nismo est comme un OVNI sur la route, là où elle passe, elle ne manque pas d'interpeller les passants ainsi que les automobilistes. Son physique est hors norme, et il n'est pas rare de voir des personnes médusées à l'approche de la GT-R Nismo. Pourtant, le design de la Nissan GT-R est vieillissant. Le concept de la sportive date de 2001, puis amélioré en 2005 avant la commercialisation de la Nissan GT-R R35 en 2007. Nissan a souhaité conserver ce design, tout en améliorant son style au grè des restylages. Le dernier en date est intervenu en 2016 et a permis à la Japonaise d'améliorer sa plastique.
La Nissan GT-R R35 a encore quelques années devant elle, espérons que la nouvelle génération (R36) soit tout aussi exotique !
Un intérieur résolument sportif
L'habitacle de la Nissan GT-R Nismo respire la sportivité, grâce aux sièges baquets signés Recaro (coque en fibre de carbone), au volant Nismo gainé d'Alcantara ainsi qu'aux multiples inserts rouges et en carbone. Toute la planche de bord est en Alcantara, tandis que la partie basse est en cuir.
La Nissan GT-R Nismo est une sportive "à la dure". Pour fermer la porte par exemple, il ne faut pas hésiter à bien la claquer. Pour passer du mode "Neutre" au mode "Drive", là aussi, il faut utiliser la force de ses bras pour manier le levier de vitesses. Mais cela ne veut pas pour autant dire que la GT-R Nismo ne soit pas accueillante. D'accord, ce n'est pas une voiture confortable et à laquelle on pense en premier pour avaler les kilomètres, mais le compromis est juste.


Bien que cet habitacle ait été redessiné lors du restylage, il reste dépassé par rapport aux supercars du même calibre. Le tableau de bord par exemple, il n'est pas digital et il y a toujours les compte-tours "à l'ancienne". De même pour l'écran central, son interface n'est absolument pas géniale à regarder ni à utiliser ; il est fréquent que le système poireaute quelques secondes avant d'exécuter une action.
On peut critiquer une bonne partie de cet habitacle mais l'essentiel est là, car il ne faut pas oublier que la Nissan GT-R Nismo est avant tout une voiture destinée au circuit. Et à ce jeu-là, elle met à l'amende un bon nombre de concurrentes. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Nissan GT-R Nismo a un très beau volume de coffre de 315 L ! Petit rappel, la GT-R Nismo est la sportive quatre places la plus rapide sur le Nürburgring...
Conclusion
On le savait, la Nissan GT-R est redoutable, et elle l'est encore plus avec cette version Nismo. La Nippone n'a pas à rougir face aux supercars européennes, bien au contraire ! Elle est incroyablement efficace et lors de notre essai, la Nissan GT-R Nismo nous l'a prouvés une nouvelle fois. Nous avons rarement essayé une sportive aussi puissante, précise et pourtant, assez facile à prendre en main. Avec la GT-R Nismo, les virages vous sautent au visage, il ne vous reste plus qu'à piloter et à de cette dose de plaisir.