S'il est un marché où les voitures françaises sont absentes, c'est bien le marché américain. En dépit d'un succès d'estime certain, seul Bugatti, aujourd'hui, représente l'automobile française. Pourtant, les grands constructeurs français ont tenté leur chance. Les problèmes de pièces détachées, de coûts et de placement de produit n'ont cependant jamais aidé.
Citroën -Espoirs vite envolés
Si André Citroën s'est inspiré des méthodes américaines, notamment celles d'Henry Ford, il n'a jamais tenté de s'installer aux États-Unis en dépit de quelques projets. Quelques Tractions seront importées aux États-Unis, à la fin des années 1930, mais il faudra attendre la DS, en 1954, pour voir une vraie tentative de Citroën. La berline va rencontrer un grand succès d'estime, mais pas forcément commercial. La Méhari va aussi être importée, mais sans grand succès.


La Citroën SM, au début des années 1970 semblait plutôt bien marcher, mais la crise économique va refroidir les ambitions de Citroën. Depuis 1973, la marque française est absente du marché, même si des initiatives éparses font qu'une Citroën C6 roule dans le Michigan, ainsi que des 2CV en Californie. Notons également que de façon non-officielle, des CX et XM ont été importées.

Peugeot – L'envie n'a pas suffi
S'il est une marque qui a tenté sa chance jusqu'au bout, c'est bien Peugeot. Les premières tentatives du lion remontent à 1913, et la victoire de la Peugeot de Jules Goux à Indianapolis. Néanmoins, c'est après la deuxième guerre mondiale que Peugeot va tenter sa chance avec ses grosses berlines. La 403, voiture de l'inspecteur Colombo notamment, puis la 404 seront ainsi vendues, mais de façon assez discrète.


La vraie offensive arrivera avec la 505, qui sera notamment diffusée comme voiture officiel des Taxi New Yorkais. La 505 rencontrera un succès encourageant avec 50'000 voitures vendues. Peugeot envisagera même une version coupé pour le marché.





La 405, elle aussi proposée, ne profitera pas du succès de Peugeot à Pikes Peak. Proposée notamment en version MI16 et très bien équipée, la Peugeot pouvait espérer convaincre une certaine clientèle. Elle sera la dernière Peugeot vendue aux États-Unis, en dépit d'arguments certains.
Renault – Les moyens, mais pas la fin
C'est probablement Renault qui s'est donné le plus de moyens pour réussir aux États-Unis. De la Dauphine des années 1950 au modèles AMC en 1986, le losange a tenté sa chance. Ainsi, les Frégate, R8, puis la R16, la R18, des versions modifiées des R9, R11, R21 et R25 ont été proposées sur le marché.






Le rachat de AMC (American Motor Corporation) devait aider au développement de Renault, notamment avec le très convaincant Jeep Cherokee. La petite LeCar, une R5 américanisée a aussi connu son petit succès. Néanmoins, l'assassinat de Georges Besse en 1986 viendra mettre le coup de grâce à un projet qui n'a jamais vraiment convaincu.

Et les autres ?

Simca fut vendu un temps aux États-Unis, étant une filiale de Chrysler, mais l'aventure tourna court. En revanche, avant-guerre, les marques de luxe françaises étaient la référence. Bugatti, Delage, Delahaye disposaient d'une vraie reconnaissance. Aujourd'hui, seule Bugatti représente les couleurs nationales, avec la Chiron.
Un retour ?
PSA serait tenté par un retour aux États-Unis. Un plan que Carlos Tavares annonce sur 10 ans. Renault aurait aussi les moyens, mais son Alliance avec Nissan offre déjà des perspectives avec une marque présente depuis bien plus longtemps.