La volonté de faire évoluer l'automobile dans les prochaines années vers une mobilité plus propre est devenue un enjeu crucial pour les pouvoirs politiques et, par conséquent, pour les acteurs du secteur automobile que sont les constructeurs. Mais si la réduction drastique des émissions polluantes est un objectif et que la volonté de viser au maximum le 'zéro émission' est aussi présente, c'est bien parce que les Français n'ont jamais été aussi nombreux à posséder une voiture.
Selon l'étude Parc Auto menée par le cabinet Kantar, 86 % des foyers français possèdent en 2018 au moins une voiture, sinon deux ou plus. C'est 7 points de plus qu'en 1998, où 79 % des ménages avaient une ou plusieurs voitures, ce qui représente tout de même une hausse de 10 %. De plus, la proportion des foyers ayant plus d'un véhicule a également largement évolué. En 1998, la moitié des foyers possédait une voiture, 29 % en possédaient plus d'une, et les 21 % restants n'en avaient pas. Aujourd'hui, 47 % des ménages ont une seule voiture et 39 % en ont plus d'une.
Au total, le cabinet révèle que le pays compte 34,19 millions de voitures immatriculées. Au niveau de la répartition géographique, les villes sont évidemment moins occupées par les voitures, là où les zones rurales ne laissent aucune autre alternative. Dans les zones rurales et dans les villes de 2000 à 20'000 habitants, environ 95 % des foyers ont un véhicule. Dans les villes de 100'000 habitants ou plus, ce chiffre tombe à 83 %. Du côté de Paris, cette statistique est à 68 % dans l'Agglomération, dont 11 % de ménages assurant ne pas pouvoir faire autrement que de prendre leur voiture, tandis qu'à Paris intra-muros, seuls 34 % des foyers ont une voiture.
"Effectivement, les Français demeurent toujours aussi nombreux à utiliser leur voiture, notamment pour aller au travail", explique Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. "Cela peut sembler à contre-courant de tout ce qu'on entend actuellement au sujet des nouvelles formes de mobilité, mais cela souligne notamment que les offres alternatives ne sont pas encore assez développées". De quoi justifier la transformation de l'automobile qui, à défaut de laisser sa place aux transports en commun, doit négocier le virage qu'elle a déjà commencé à amorcer.