On a beaucoup parlé de la pollution aux particules fines, notamment à la suite du fameux Dieselgate, et de leurs effets sur la santé. Mais si les constructeurs font leur maximum pour les réduire, voici qu'on parle désormais d'une autre catégorie : les particules ultrafines. Dans une étude publiée ce mardi 16 juillet 2019, l'ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, tire la sonnette d'alarme. Et demande aux politiques de santé publiques de prendre en compte ces indicateurs que sont les particules ultrafines, mais aussi le carbone suie et le carbone organique.
En plus d'évoquer des sources de pollution comme la combustion du charbon, de produits pétroliers ou de biomasse (chauffage au bois), une fois de plus, c'est en particulier le trafic routier qui est pointé du doigt dans ce rapport de l'ANSES qui a passé au crible quelque 160 publications parues depuis 2013 à la fois sur la qualité de l'air ambiant mais aussi sur l'impact sur notre santé. Et les effets sont "néfastes", notamment donc en ce qui concerne les particules ultrafines, qui sont de tailles nanométriques.
Quand le trafic routier est évoqué, l'étude ne parle pas seulement de ce qui est rejeté par les échappements. Voici ce que dit l'ANSES : "Les preuves d’effets néfastes sur la santé liés à l’exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes. Les données recueillies depuis 2013 sur le carbone suie, les particules PM2,5 et poussières de route ou encore les particules d’échappement Diesel, confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés." L'ANSES évoque donc aussi les émissions hors-échappement, notamment celles liées à l'abrasion des systèmes de freinage ou encore des pneumatiques.
L'ANSES profite de son apport pour faire des recommandations, et demande notamment de mieux prendre en compte ces polluants dans les politiques publiques. De plus, en ce qui concerne les zones urbaines denses, l'organisme propose deux solutions : diminuer le trafic routier en encourageant les transports en commun par exemple, ainsi que la marche ou le vélo, et promouvoir des technologies alternatives, citant clairement l'électromobilité, les véhicules électriques.
Bon et puis si le trafic routier est l'exemple principal de cette étude, ile n'est pas la seule piste à explorer, l'ANSES recommandant aussi de "poursuivre les efforts de recherche" sur des secteurs dans lesquels peu de données sont disponibles : l'agriculture, le transport maritime et l'activité aéroportuaire.