Une étude menée par l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (ASFA) a révélé les chiffres d'utilisation du téléphone au volant. Le résultat le plus alarmant est malheureusement chez les jeunes conducteurs, dont les trois quarts (75 %) avouent utiliser leur smartphone en conduisant. Plus globalement, dans la tranche d'âge inférieure à 35 ans, plus d'une personne sur deux avoue ne pas se passer plus d'une heure de son téléphone, et 25 % d'entre elles gardent un contact visuel avec leur appareil ou le gardent à portée de main.
Fatalement, cela a un coup humain puisque dans les cinq années entre 2014 et 2018, cette tranche d'âge représentait 43 % des accidents mortels liés à l'inattention, alors qu'elle ne comptait que pour 18 % de la totalité des conducteurs sur les routes. Le résultat de l'étude montre que 35 % des automobilistes reconnaissent utiliser leur portable au volant (37 % sur autoroute), bien que 93 % d'entre eux se disent conscients des dangers, et la majorité d'entre eux placent l'utilisation du téléphone à la même hauteur, en termes de dangers, que l'alcool ou la drogue.
Dans cette étude, Christophe Boutin, le délégué générale de l'ASFA, rappelle le danger de ces comportements : "[Avec] le temps qu’il vous faut pour regarder un SMS, vous avez parcouru près de 200 mètres. Et si vous voulez taper un message, en 15 secondes vous parcourez près de 600 mètres. C’est un danger absolument terrible que de quitter la route des yeux sur de telles distances."
Malheureusement, d'autres infractions sont souvent commises en corrélation avec l'utilisation du smartphone, qui divertit beaucoup trop les conducteurs. Actuellement, un automobiliste arrêté en téléphonant au volant perdra quatre points sur son permis. Mais l'article 31 de la Loi d'orientation des mobilités, actuellement examinée au Parlement, permettra de faire sauter le permis d'un conducteur qui commet une autre infraction, quelle qu'elle soit, à cause de l'usage du téléphone au volant.