Changement de programme pour McLaren. En effet, dans un entretien accordé au magazine "The Australian Financial Review", Mike Flewitt, le patron de McLaren Automotive, a confirmé que le speedster britannique serait finalement assemblé à 249 exemplaires et non pas 399 comme cela avait été annoncé lors de la présentation de la voiture.

"D'après nos clients, l'Elva devrait être encore plus exclusive qu'elle ne l'est, et c'est pourquoi nous avons décidé de limiter sa production à 249 unités", a-t-il ainsi expliqué. "Quand les gens dépensent des millions de livres pour une voiture, l'exclusivité est la clé. Bien que je ne soutienne pas forcément le fait d'acheter ce genre de voitures comme on réalise un investissement, vous ne voulez pas qu'elles perdent de la valeur et c'est normal".

McLaren Elva (2020)
McLaren Elva (2020)

Les yeux plus gros que le ventre ?

Est-ce vraiment la vraie raison ou McLaren rencontre-t-il des "problèmes" pour écouler l'ensemble de sa production ? Peut-être, en tout cas, effectivement, écouler pratiquement 400 voitures vendues à 1,7 millions d'euros l'unité en l'espace de quelques mois, cela peut paraître assez utopique. Surtout que McLaren ne peut pas forcément se permettre de garder "en veille", au sein de son usine de Woking, un modèle comme celui-ci. La multiplication des modèles au sein du catalogue du constructeur oblige la marque à avoir un roulement assez intense sur ses chaînes d'assemblage.

Le problème étant que McLaren n'est pas Bugatti. Si le constructeur français commercialise sa Chiron à environ 2,4 millions d'euros l'unité et limite sa production à 500 exemplaires (il resterait encore une centaine de voitures en vente), McLaren doit composer avec une gamme complète et ne peut certainement pas se permettre d'attendre plusieurs années avant que toutes les Elva puissent être écoulées.

Comme Bugatti a pu nous le démontrer ces dernière années, écouler des voitures affichées à plus d'un million d'euros l'unité, si ce n'est plus, ce n'est pas forcément aussi simple que d'écouler une supercar vendue quatre à cinq fois moins cher. À ce niveau de prix, les clients recherchent, au-delà du simple fait d'avoir une voiture exclusive, une forme de sécurité financière puisqu'il s'agit d'un réel investissement. Ce qui amène indubitablement à plus de réflexion, plus de temps pour prendre une décision et certainement aussi moins de clients. McLaren aurait-il été un peu trop optimiste à ce niveau ?

Certainement, même au niveau des tarifs puisque plusieurs autres prestigieux constructeurs ont également dévoilé un speedster en série limitée. Le dernier en date est celui d'Aston Martin, une voiture limitée à 88 exemplaires et vendue deux fois moins cher que l'Elva. Sans oublier les Ferrari SP1 et SP2, limitées à 450 unités et vendues au même prix que la McLaren. Mais McLaren a-t-il le même aura que Ferrari pour proposer un speedster au même tarif ?

Piqûre de rappel

La McLaren Elva est équipée d'un V8 bi-turbo de 4,0 litres de cylindrée, conçu par McLaren, et déjà embarqué sur la Senna. Si le bloc développait 800 chevaux sur l'hypercar, il est poussé ici à 815 chevaux et est accompagné d'une boîte de vitesses à sept rapports. L'Elva étant la McLaren la plus légère jamais conçue, elle abat le 0 à 100 km/h en moins de trois secondes et bat la Senna sur l'exercice du 0 à 200 km/h, avalé ici en 6,7 secondes. Les premières livraisons devraient débuter d'ici un an environ.

Galerie: McLaren Elva (2020)