Le gouvernement s'attendait-il à un tel engouement autour de la prime à la conversion exceptionnelle mise en place le 1er juin dernier pour favoriser la relance de la filière automobile après le confinement ?
Visiblement non puisque, même sans décompte officiel, selon les estimations du CNPA (Conseil national des professions de l'automobile), le rythme des demandes concernant la prime à la conversion est élevé et le seuil des 200'000 demandes fixées par le gouvernement sera bientôt atteint.
En effet, si entre le 1er juillet et le 8 juillet le CNPA avait comptabilisé 125'000 demandes, le ralentissement des ventes de véhicules en période estivale aurait dû permettre d'arriver jusqu'à fin août avec l'objectif des 200'000 primes fixées par le gouvernement. Une date déjà très en avance par rapport aux estimations de l'exécutif.
Sauf que cette prime à la casse plus généreuse, d'après Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, rencontre un succès encore plus fort qu'escompté. Ce dernier a déclaré devant le Sénat lors de la discussion sur le projet de budget rectificatif pour 2020 que "les 200'000 primes à la conversion prévues seront épuisées d'ici la fin du mois de juillet". C'est un mois de moins par rapport aux estimations du CNPA. Ce dispositif n'aura donc duré que deux mois.
La situation est dans tous les cas assez confuse puisque le gouvernement doit fixer une date de fin officielle à cette prime via un décret. Un décret qui n'est toujours pas arrivé à l'heure où nous écrivons ces lignes. De ce fait, c'est toujours le flou artistique qui demeure autour de cette prime à la conversion et de son avenir.
Néanmoins, Bruno Le Maire a tenu à préciser que la prime à la conversion devrait être maintenue par la suite, mais avec quelques ajustements, certainement un petit durcissement pour limiter le nombre de demandes. "Nous garderons, après ce dispositif, une prime à la conversion attractive pour accélérer la baisse des émissions de CO2 et le renouvellement du parc automobile français", a-t-il déclaré. En d'autres termes, le seuil de distinction financière devrait concerner beaucoup moins de Français une fois le dispositif réajusté.