C'était une décision qui était attendue, la voici désormais actée par la Commission européenne avec un projet visant à stopper les ventes de voitures neuves dotées d'un moteur thermique d'ici 2035. Ce projet, qui doit maintenant être discuté au Parlement européen et en Conseil des ministres, inclut également les motorisations hybrides et hybrides rechargeables, malgré les doléances de la France et d'Emmanuel Macron à ce sujet.

Même si cette annonce n'a rien de vraiment surprenante, elle résonne comme un camouflet dans le petit monde de l'industrie automobile. Le secteur devrait ainsi encore profondément évoluer d'ici les années à venir, et pas seulement dans l'automobile, puisque le Pacte vert, qui englobe cette mesure, intègre également tout un lot d'autres décisions qui concerneront aussi bien l'univers du bâtiment, de l'aviation ou encore du chauffage.

Au sein de l'industrie automobile, cette décision a déjà été anticipée par de nombreux constructeurs depuis quelques mois, voire même quelques années. Certains d'entre eux ont même pris les devants en annonçant d'ores et déjà la fin du développement de moteurs thermiques d'ici les prochaines années, puis la fin de leur vente lors du début de la prochaine décennie. Du moins pour le marché européen, puisque d'autres régions du monde, à commencer par la Chine et les États-Unis, devraient encore en profiter quelques années.

Dans le détail, la Commission européenne souhaite la réduction de 55 % des émissions de véhicules d'ici à 2030, la réduction de 50 % des émissions utilitaires légers d'ici à 2030 et le zéro émission pour toutes les voitures neuves d'ici 2035. Cette date intervient donc cinq ans plus tôt que ne le prévoyait le gouvernement français, qui avait tablé sur la fin des ventes de véhicules thermiques en 2040 dans la loi d'orientation des mobilités.

Et si vous pensiez que cette interdiction ne concernait que les moteurs thermiques purs et durs, détrompez-vous, puisque les hybrides et les hybrides rechargeables sont aussi concernés, malgré les récentes demandes de la Présidence de la République française, suite à la réunion de la filière automobile autour des ministères concernés. De ce fait, les seules motorisations acceptées pour le commerce du neuf en 2035 seront l'électriques et l'hydrogène.

Malgré tout, d'après Le Parisien, en coulisses, la France négocie un sursis pour l'hybride rechargeable, avec le soutien de l'Allemagne. Les deux pays vont ainsi demander une norme Euro 7, attendue en 2025, plus souple : "Les constructeurs arguent qu’ils ne peuvent pas en même temps investir à améliorer des moteurs thermiques qui disparaîtront, au moins en Europe, quelques années plus tard, et sur l’électrique".

Pour le moment, ce Pacte vert est une proposition de la Commission européenne et les différentes propositions vont faire l'objet de multiples débats. Surtout que cette décision soulève d'autres interrogations, notamment celles concernant le réseau de recharge. L'Europe semble avoir anticipé cette problématique en imposant aux États membres d'accroître leur capacité de recharge au rythme des ventes de véhicules électriques.

Ainsi, la loi obligera chaque États membres à "installer des points de recharge et de ravitaillement à intervalles réguliers sur les grands axes routiers : tous les 60 kilomètres pour la recharge électrique et tous les 150 kilomètres pour le ravitaillement en hydrogène".