C'était dans l'air du temps depuis maintenant quelques mois, voire même quelques années, c'est maintenant presque fait : le périphérique parisien devrait changer de visage d'ici 2024. En effet, le Conseil de Paris a bouclé mardi dernier son projet de réserver au covoiturage une voie du périphérique à l'issue des Jeux olympiques de 2024, et cela sur l'ensemble des 35 kilomètres de la voie circulaire.
L'idée est de réserver une voie pour les athlètes, médias, officiels, secours et forces de l'ordre pendant les Jeux, et que cette fameuse voie devienne ensuite réservée au covoiturage et à d’autres transports "vertueux", mais qui restent encore à définir. On imagine que cette voie pourra être réservée aux transports en commun par exemple, ou encore aux professionnels du transport et aux voitures électriques. La liste devrait être communiquée par la mairie de Paris d'ici quelques mois.
Ce projet n'est évidemment pas gratuit, même si la voie réservée en question existe déjà. La mairie de Paris a estimé que la réservation de cette voie coûtera entre six et sept millions d'euros, notamment pour l'installation de dispositifs de surveillance et de verbalisation afin de s'assurer du bon usage de cette voie.
La majorité de la maire Anne Hidalgo, candidate du PS à la présidentielle, prend cette décision de principe alors que Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France et autre prétendante à l'Élysée, a lancé mercredi une consultation en ligne sur ce projet, auquel elle est farouchement opposée.
Pourquoi ? Tout simplement parce que cette décision a été prise par la mairie de Paris et non par la région Île-de-France, pourtant beaucoup plus à même de prendre des mesures concernant le périphérique selon Valérie Pécresse, dans le sens où environ deux tiers des ménages parisiens ne possèdent pas de voiture, et ne sont donc pas concernés au premier chef.
Ce projet impactera en revanche des millions de Franciliens qui transitent par le périphérique, sans passer par la capitale, puisqu'environ 40 % des trajets sur ce tronçon consistent en des déplacements de banlieue à banlieue. De plus, "80 % des usagers du périphérique sont des banlieusards" comme l'affirmait Valérie Pécresse lors de la dernière campagne des régionales.
"Pour ou contre la suppression d’une voie pour tous du périphérique ?", demande la région, qui souhaiterait prendre la gestion du périph’ dans son giron, dans un vote ouvert jusqu’au 30 novembre. Une formulation contestée par David Belliard, l’adjoint (EELV) à la transformation de l’espace public : "Il n’est pas question de supprimer une voie mais de la transformer, pour favoriser le covoiturage, a-t-il répliqué. Le but est de répondre aux problèmes de qualité de l’air et des nuisances sonores, qui touchent 500 000 personnes qui vivent aux abords du périphérique".
Environ 1,2 million d’usagers par jour empruntent l’anneau routier, très souvent embouteillé. Chaque véhicule y transporte en moyenne 1,1 personne et l’axe représente 3 % des déplacements en Île-de-France.