L'avènement de l'électrique et la transition qui s'amorce contraignent les constructeurs à revoir leur stratégie et leur gamme. Cependant, cette transition se heurte aujourd'hui à plusieurs problèmes, notamment liés aux coûts de production.

Aujourd'hui, développer une voiture électrique est plus rentable sur un gros modèle, et encore plus quand il est haut de gamme. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il est plus simple d'absorber les coûts de production d'un modèle électrique sur un modèle haut de gamme, qui pourra être vendu plus cher aux clients une fois en concession.

La future norme Euro 7 décisive ?

Chose qu'il est moins évident de faire sur un plus petit modèle. En effet, la conversion à l'électrique engage des coûts non-négligeables, qu'il faudra bien répercuter sur le prix final de la voiture. Or, les clients des segments inférieurs, n'ont pas, ou ne veulent pas, mettre forcément 20 à 30 % de plus pour un modèle électrique alors que l'équivalence thermique est moins chère et, encore aujourd'hui, moins contraignante.

Les aides à l'achat mises en place par le législateur permettent, en partie, de combler cet écart de prix et de faire pencher la balance davantage vers la voiture électrique. Mais ces aides ne seront pas éternelles et disparaîtront sûrement avant que le coût de développement et de fabrication d'une voiture électrique soit équivalent à celui d'une thermique aujourd'hui.

Selon nos confrères de chez Autocar, BMW a aujourd'hui quelques doutes sur l'avenir de ses modèles compacts, notamment avec l'arrivée de nouvelles normes. Euro 7, par exemple, qui devrait arriver en 2025, obligera les constructeurs à investir massivement pour encore espérer être dans les clous. Un investissement qui se répercutera sur le prix final des voitures.

Photo espion BMW X1 M35i
Un prototype de la future BMW X1.

Quels modèles concernés ?

Selon une source interne à la marque allemande, l'architecture UKL sur laquelle les Mini et BMW X1 de nouvelle génération reposent, ne pourra pas forcément accueillir de groupes motopropulseurs hybrides plus importants, ce qui pourrait poser problème concernant les nouvelles normes d'émissions de CO2.

L'autre problème, ce sont aussi les volumes de ventes. Les "petites" BMW ne se vendent pas forcément très bien, notamment aux États-Unis. Néanmoins, la Chine permet de rattraper globalement ces résultats très moyens aux USA, les petites BMW ayant un peu plus le vent en poupe. Se retirer de ce segment voudrait aussi dire laisser la porte ouverte à la concurrence sur le marché chinois, l'un, si ce n'est le plus important au monde désormais.

Même si les Mini, BMW X1 et BMW Série 1 ont sans doute encore quelques années à venir devant eux, d'ici 2030, BMW pourrait se poser des questions quant à l'intérêt de conserver des modèles compacts s'ils doivent être vendus plus chers pour être rentables, tout en sachant que les voitures de ce segment doivent être "abordables" pour, justement, faire du volume.

Galerie: BMW Série 1 (2019)