Dubitatif face au passage à l'électrique, Alpine veut brûler de l'hydrogène pour propulser ses voitures sportives, comme le montre le prototype Alpenglow présenté lundi au Mondial de l'auto de Paris.

"Pour nos futurs véhicules, à partir de 2027, on pense à des technologies parallèles comme l'hydrogène, pour alimenter un moteur à combustion", a déclaré le directeur général d'Alpine, Laurent Rossi.

Si le prototype Alpenglow n'est qu'une carrosserie pour l'instant, la marque compte le faire rouler avec un moteur hybride essence-hydrogène dans les deux ans à venir, a indiqué Laurent Rossi. Alpine rejoint Toyota et Porsche parmi la poignée de marques qui défendent l'option de l'hydrogène pour sauver les moteurs thermiques.

Les voitures sportives, une niche à préserver ?

Le passage au tout-électrique, fixé par la Commission européenne pour 2035, est "un danger important pour toute la chaîne de production" de l'automobile, et "très dangereux en termes de souveraineté", l'industrie chinoise ayant un coup d'avance, a regretté Laurent Rossi. Le passage au tout-électrique est une "réaction compréhensible, mais un peu extrême", au Dieselgate, le scandale des mesures d'émissions truquées par Volkswagen, selon le patron d'Alpine.

La marque Renault a fait le pari du 100 % électrique en 2030 et c'est "valable pour 50 à 60 % du parc automobile", mais pas pour la niche des voitures sportives, selon Laurent Rossi. Les prochaines Alpine prévues sont bien électriques, avec une citadine basée sur la R5 fin 2024, un SUV fin 2025, et la remplaçante de la A110 fin 2026.

Gamme électrique Alpine

Bientôt une version de série ?

Mais si l'on veut aller très vite, "on rentre dans un cercle vicieux où il faut des grosses batteries, des freins et des suspensions plus grosses", au détriment du plaisir de conduite, décrit Laurent Rossi. Alpine étudie l'option de l'hydrogène pour une sportive plus grosse, inspirée de l'Alpenglow, souligne le dirigeant.

Celle-ci intègre l'hydrogène dans son architecture, avec un pilote placé au milieu de l'habitacle, de gros réservoirs de chaque côté, un moteur à l'arrière, et les phares arrière illuminant la vapeur d'eau sortant des pots d'échappement.

"C'est un manifeste", a souligné à l'AFP Antony Villain, directeur du design d'Alpine. "On avait des contraintes techniques liées aux réservoirs (quatre fois plus gros que pour un moteur à essence) et on a voulu travailler autour de ces éléments".

L'hydrogène utilisé comme combustible présente pour avantage de n'émettre que de la vapeur d'eau et quelques grammes de gaz toxiques. Mais sa production est encore très énergivore et largement tributaire d'énergies fossiles, en attendant le développement de l'hydrogène dit "vert", à partir d'énergies renouvelables. (avec AFP)

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