Alors que le prix du carburant a plus ou moins plafonné ces derniers mois et que plusieurs distributeurs poursuivent le prix coûtant pour lutter contre l’inflation, le gouvernement va autoriser la vente à perte qui sera effective dès le mois de décembre après que l’Assemblée Nationale ait examinée le texte début octobre.

C’est ce qu’a affirmé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, ce lundi sur France 2. La Première ministre, Élisabeth Borne, avait déjà expliqué, samedi, que les distributeurs pourraient vendre de l’essence à perte pendant quelques mois afin de leur permettre de baisser davantage les prix.

Un procédé interdit ?

Ce dispositif sera présenté, en Conseil des ministres, le mercredi 27 septembre et il s’agit sans doute d’une bonne mesure pour Élisabeth Borne :

"Avec cette mesure inédite, nous aurons des résultats tangibles pour les Français, sans subventionner le carburant et c’est normal de mettre à contribution les gros industriels. Mais la responsabilité de l’État, c’est aussi de baisser son déficit et sa dette."

Bruno Le Maire a aussi eu son mot à dire concernant ce déficit :

"Notre méthode, c’est d’engager tout le monde, l’ensemble des acteurs économiques, dans cette lutte contre l’inflation car l’État ne peut pas porter à lui seul le coût de l’inflation, sinon cela va creuser les déficits."

Au relevé du vendredi 8 septembre, le litre de sans-plomb 95 affichait, en moyenne, 1,96 €, soit tout de même une hausse de 8% sur deux mois. Côté diesel c’est pire, puisqu’il s’affichait à 1,88 €, soit une augmentation de 13%. Mais avec cette mesure, Olivier Véran a estimé, sur RTL, que cette opération commerciale pourrait représenter une économie d’un demi-euro par litre.

Pourtant, il s’avère que la vente à perte est interdite par la loi depuis 1963 et cette mesure temporaire n’est pas vue d’un bon œil par tous. Francis Pousse, le président du syndicat professionnel Mobilians qui représente 5 800 stations-service hors grandes surfaces, a fait part de son mécontentement :

"Mes adhérents vivent à 40 ou 50% de la vente du carburant voire plus, donc s’ils vendent à perte, je leur donne trois mois maximum. Je suis sceptique sur l’effet bénéfique de cette mesure sur le pouvoir d’achat, car si les prix des fournisseurs des grandes surfaces continuent d’augmenter, ces dernières ne pourront pas se permettre de perdre 15 centimes sur chaque litre d’essence."