Le "11" est sans doute le chiffre porte-bonheur d’Aston Martin ces dernières années. La firme de Gaydon retrouve une seconde jeunesse depuis l’arrivée de la DB11 en 2016. Décliné d’abord en V12, le coupé s’est ensuite offert une version plus sportive grâce à son partenariat technique et technologique avec Mercedes-AMG : la DB11 V8 était née. C’est d’ailleurs ce moteur issu de la Mercedes-AMG C 63 S qui a été choisi pour prendre place sur le troisième modèle de la gamme DB11, la fameuse version DB11 Volante. Prononcez "volanté". L’un des plus beaux cabriolets du monde que nous avons pu essayer entre quelques gouttes de pluie.

Essai Aston Martin DB11 Volante

Le plus beau cabriolet du moment !

La DB11 est une œuvre d’art. Le dessin que l’on doit à l’équipe de Marek Reichmann réussit à combiner à la perfection l’élégance à l’agressivité. Un coupé au long capot, aux hanches musclées et à la poupe fuyante qu’une amputation du pavillon ne pouvait que déséquilibrer esthétiquement. Il n’en est rien.

Une Aston Martin ne se regarde pas. Elle se contemple. Et cette DB11 Volante est à couper le souffle. Elle ne cède pas à un toit rigide rétractable et reste fidèle à la capote souple. De quoi conserver une silhouette svelte. Bleue, la toile s’accorde parfaitement à la carrosserie beige. Sobre, presque discret, mais d’une élégance rare, notre cabriolet opte pour des jantes de 20 pouces. Évidemment une fois la capote rétractée, le dessin s’affine encore pour devenir sans doute le plus beau cabriolet actuel. C’est surtout l’occasion de commencer à apercevoir quelques détails de la finition intérieure. Et là encore les ailes d’Aston Martin amènent la DB11 Volante au sommet de ce qui se fait de mieux !

Essai Aston Martin DB11 Volante
Essai Aston Martin DB11 Volante

Un intérieur configurable à l'infini

Alors oui, l’intérieur de la DB11 souffre de quelques défauts, notamment liés à l’intégration perfectible du système d’info-divertissement issu de Mercedes, pas toujours facile à utiliser. Mais sans s’appesantir sur ce qu’on avait déjà regretté dans les DB11 Coupé V8 et V12, le reste est tout simplement sublime. Quelques détails suffisent à savoir qu’on ne se trouve pas dans n’importe quelle voiture : les accroches de ceintures de sécurité sont gainées de cuir surpiqué, les charnières de miroirs de courtoisie sont en métal chromé... Ça tient parfois à de petites choses comme ça pour qu’une Aston Martin DB11 Volante se démarque d’une Mercedes Classe S Cabriolet dont les tarifs ne sont pas si éloignés. Et il y a mieux encore !

Essai Aston Martin DB11 Volante
Essai Aston Martin DB11 Volante

Les coques arrière de sièges avant sont faites dans le même bois qui couvre certains éléments de la planche de bord ou des portières. C'est une option, mais c'est très réussi. Les logos embossés dans le cuir des appuis-tête s’intègrent parfaitement, le choix de la dualité de couleur de la sellerie (bleu indigo et ivoire sur notre modèle d’essai), le dessin des surpiqûres des sièges ainsi que la couleur de leur fil… On passe de longues minutes, heures peut-être, pour trouver la combinaison parfaite, sur le configurateur de cette DB11 Volante. Sans oublier que la plage arrière est également recouverte de cuir, visible de l’extérieur par les autres usagers…

Essai Aston Martin DB11 Volante

Qui dit beau ne dit pas forcément pratique. En l’occurence cette DB11 Volante souffre de quelques soucis, comme la rétrovision capote fermée, quasiment inexistante dans le rétroviseur intérieur. Quant au coffre, il souffre évidemment de la place que prend la capote. Avec 220 litres et une forme biscornue, il faudra privilégier des sacs souples de voyage ou de petites valises.

Elle sait aller vite mais...

Une fois passées les portières qui s’ouvrent légèrement vers le haut, comme des ailes se déployant, l’heure est venue d’appuyer sur le bouton transparent "Engine Start Stop" au centre de la planche de bord. Le V8 s’ébroue et donne une note grave, forte, caverneuse, avant de se montrer plus discrète. Il faudra passer en mode Sport via le bouton S du volant pour la retrouver. Malheureusement, pas de vocalises du V12 6,0 litres du coupé dans la DB11 Volante, seulement les râles du V8 4,0 litres bi-turbo d’origine AMG. Une manière de ne pas trop alourdir l’engin qui pèse déjà 1,8 tonne, près de 115 kilos de plus que le coupé. Le V12 aurait lui ajouté encore plus de 100 kilos, et aurait flirté avec les 2 tonnes.

Aston Martin DB11 Volante

Très rapidement on retrouve les sensations du coupé dans ce cabriolet de 510 chevaux. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 4,1 secondes, la vitesse maxi à 300 km/h. Autant dire qu’elle est aussi méchante qu’elle est belle. La position reculée de son moteur au plus près du centre permet à cette DB11 Volante d’offrir un très bel équilibre. Jamais piégeuse, elle accroche dans les virages, mais peut aussi nous régaler même de quelques soubresauts de son train arrière. La boîte ZF 8 rapports agit comme une catapulte à chaque changement de rapport aux palettes fixes derrière le volant.

Mais si la DB11 Volante est capable de se montrer sportive, c’est en "cruisant" qu’elle s’apprécie le plus. Donc pas tant dans les mode S ni S+, qu’en mode GT. Une fois la capote escamotée en 14 secondes, on se régale du son rauque du V8, ni trop présent, ni trop absent. Et pas besoin d’être au printemps ou en été pour en profiter, la Tour Eiffel avait la tête dans les nuages (et la pluie) le jour de notre essai, et les températures hivernales jouaient les prolongations. Si la capote à 8 couches isole très bien de l’extérieur, une fois rangée dans le coffre, les turbulences sont presque inexistantes. Au cas où, le filet anti-remous est de la partie, aussi facile à installer qu’il est vilain. Avec la ventilation, les sièges chauffants, un bonnet et une bonne écharpe, on est prêt à traverser la France décapoté… Vivement les beaux jours !

Conclusion

Si le V8 AMG a su donner un vrai tempérament sportif à la DB11 Coupé, et qu’il en fait de même dans cette déclinaison Volante, rien ne saurait remplacer une balade coulée (mais rapide) cheveux aux vents au son des râles du 8 pattes. Un puissant vaisseau, facile à appréhender, impossible à détester. Et forcément difficile à rendre. On se consolera à la vue de la fiche tarifaire : comptez 199’712 euros. Un prix forcément à la hauteur de l’image d’Aston Martin, élevé si l’on considère des concurrentes comme des Porsche 911 Turbo Cabriolet et autre Ferrari Portofino, à peine moins chères et plus puissantes. Mais le charme anglais en moins. "Le coeur a ses raisons que la raison ignore".

 
Points positifs Points négatifs
Élégance naturelle Poids conséquent
Caractère du V8 Prix élevé
Plaisir au volant Coffre vraiment étroit
'
 

Galerie: Essai Aston Martin DB11 Volante (2019)

Aston Martin DB11 Volante (2019)

Motorisation V8 4.0 litres biturbo (3982 cm3), 32 soupapes, essence
Puissance 510 chevaux à 6000 tr/min
Couple maximum 675 Nm de 2000 à 5000 tr/min
Type de transmission Boîte automatique ZF / 8 rapports
Transmission Propulsion
0-100 km/h 4,1 secondes
Vitesse maximum 300 km/h
Places 2 + 2
Longueur 4739 mm
Largeur 1950 mm
Hauteur 1279 mm
Volume de coffre 220 litres
Poids 1870 kilos
Economie de carburant Urbaine : 14,1 l/100 km - Extra-urbaine : 7,6 l/100 km - Mixte : 10 l/100 km
En vente 2018
Prix de base 199'712 €

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?
Commentez!