En France, la gamme des compactes chez Mercedes représente environ 50 % des ventes. L'an passé, lorsque Mercedes a renouvelé sa Classe A, il ne fallait surtout pas se manquer puisqu'elle annonçait également le futur style des CLA, Classe A berline, CLA Shooting Brake et autres GLA (prévu pour 2020). Quand on sait également que le design demeure le critère numéro un lors d'un achat, l'importance d'une silhouette qui plaît au plus grand nombre est indispensable. Puis, il faut le dire, Mercedes a sacrément rajeuni sa gamme en l'espace d'une décennie. La Classe A de deuxième génération a très largement contribué à ce changement de cap. Pour vous donner un petit ordre d'idée, la moyenne d'âge d'un client d'une Mercedes compacte neuve est de "seulement" 49 ans en France. Seulement, c'est le cas de le dire, puisque la moyenne globale est de 57 ans. D'un autre côté, il faut avouer qu'elles sont plutôt séduisantes les compactes chez Mercedes. La CLA de seconde génération que nous essayons aujourd'hui est certainement la plus belle de la gamme avec un très joli coup de crayon et une belle harmonie entre la face avant et la face arrière. C'est une mini CLS en quelques sorte, avec plusieurs dizaines de milliers d'euros de moins sur la facture finale. Du côté des dimensions, la CLA s'étire de cinq centimètres et culmine à 4,69 mètres, s'élargit de 5,3 centimètres (1,83 mètres) et conserve la même hauteur de 1,44 mètre.

Essai Mercedes CLA (2019)

Tout ce qui brille

L'intérieur n'est pas en reste avec un ensemble plutôt harmonieux, mais peut-être un peu trop clinquant avec cette pluralité de matériaux et toujours cette alliance de plastiques noir laqué et d'aluminium qui ne fonctionne décidément pas à nos yeux. La CLA a au moins le mérite de proposer du vrai aluminium et non pas du plastique argenté imitation aluminium comme c'est le cas chez certaines autres marques. L'ergonomie est plutôt bonne bien qu'un poil complexe. Malgré l'incorporation d'un écran tactile, il reste de nombreuses commandes physiques, notamment au niveau du volant. D'un côté du volant vous pouvez commander l'écran central, de l'autre l'instrumentation digitale, mais on a tendance à rapidement s'y perdre. C'est sûrement une question d'habitude, mais il faudra du temps avant de pouvoir tout maîtriser de manière optimale. En termes d'habitabilité c'est plutôt correct pour une berline coupé quatre portes. Évidemment, la garde au toit est un peu réduite à l'arrière par rapport à une Classe C mais un adulte de 1,80 mètre pourra s'y glisser confortablement. La place du milieu reste cependant toujours bien encombrée par le tunnel de transmission. Concernant le coffre, Mercedes annonce une contenance de 460 litres, soit quasiment exactement le même volume qu'une Classe C.

Essai Mercedes CLA (2019)
Essai Mercedes CLA (2019)
Essai Mercedes CLA (2019)

Bonne partout ?

Notre version d'essai est un modèle 250 essence, c'est-à-dire un quatre cylindres 2,0 litres turbo développant 224 chevaux et 350 Nm de couple. Cette offre vient s'intercaler entre le petit 1,3 litre de 163 chevaux et la Mercedes-AMG A 35 et ses 306 chevaux. Notre voiture est indexée à une boîte robotisée à double embrayage 7G-DCT à sept rapports et à une transmission intégrale 4Matic. Soyons francs, il ne s'agira certainement pas de la version la plus vendue en France, surtout avec son malus de 2010 euros en raison de rejets de 153 g/km de CO2. Nous avons pu prendre la voiture en main au sein de la région de Tarragone, à deux heures de Barcelone, une région qui se distingue par ses quelques reliefs et ses routes en lacets. L'occasion d'adopter une conduite dynamique et de relever une nouvelle fois, comme nous l'avions souligné dans notre essai de la Mercedes-AMG A 35, l'endurance et la facilité de la voiture. L'apport des quatre roues motrices n'est certainement pas indispensable, la CLA est bien équilibrée et très saine. Mercedes annonce d'ailleurs à ce propos des voies élargies de 6,3 centimètres à l'avant et 5,5 centimètres à l'arrière par rapport à l'ancienne mouture, de quoi encore améliorer la tenue de route. Une fois n'est pas coutume, nous avons noté une vraie différence entre mode "Confort" et mode "Sport" avec un tarage des suspensions modifié, une direction plus consistante et une réponse à la pédale plus incisive.

Pour une voiture dite "de série", comprenez par là sans véritables attraits sportifs, notre Mercedes CLA s'est montrée à l'aise et surtout agile. La direction est précise, le train avant ne s'affaisse pas sur ses appuis, le train arrière enroule sans aucun déhanchement parasite, bref, c'est rigoureux et on apprécie pour une voiture de 1550 kilos. Pendant notre escapade dans les environs de Tarragone, sur de petites routes qui invitaient à rouler fort, nous avons relevé une consommation moyenne de 14,5 l/100 kilomètres. Bien évidemment cette donnée est totalement tronquée compte tenu du fait que la majorité des utilisateurs de ce genre de voiture rouleront de manière plus conventionnelle. Justement, en conduite plus souple, en dehors de consommations beaucoup plus raisonnables (environ 7,9 l/100 kilomètres en usage mixte), nous avons apprécié le confort de notre CLA avec une belle aptitude à soigner vos lombaires. Jamais sèche, la suspension n'arrive que très rarement en butée et les compressions sont plutôt souples. Nous ne sommes pas sur la berline la plus confortable de la gamme Mercedes, mais personne ne se plaindra de ses capacités dans ce domaine. Le châssis est d'une manière générale beaucoup plus typé confort que dynamique, mais les velléités du moteur pourraient presque tronquer notre ressenti à bord. De toute façon le châssis encaisse, et sûrement encore bien plus de chevaux, et c'est bien là l'essentiel. Dommage que la sonorité du moteur ne soit vraiment pas exceptionnelle, on se souvient par exemple de l'ancien CLA avec la même motorisation qui permettait quelques crépitements aux passages des rapports. Là nous en sommes loin, bien loin d'un moteur essence d'ailleurs puisque le bruit étouffé et les claquements à bas régimes ne font clairement pas premium.

Essai Mercedes CLA (2019)
Essai Mercedes CLA (2019)

Exempt de tout reproche ?

S'il y avait bien un reproche à faire à cette CLA, c'est peut-être son côté un peu trop clinquant, d'une part à l'intérieur comme évoqué plus haut, mais aussi en ce qui concerne la conduite. Mercedes veut en mettre plein la vue avec de nombreux systèmes d'aides à la conduite. Très bien, c'est dans l'air du temps, mais dans leur configuration actuelle cela devient parfois agaçant. L'alerte de franchissement de ligne nous a parfois fait quelques frayeurs en freinant brusquement la voiture alors que la situation ne le nécessitait pas. Nous avons aussi noté un feeling assez anti-naturel au niveau de la direction, malgré le fait qu'elle soit consistante. Pareil pour la pédale de frein où la sensation n'est pas franchement top avec un amplificateur qui fait un peu trop bien son job. Rien de rédhibitoire, mais au niveau des sensations et du feeling de conduite, même si cette Mercedes CLA est de bonne compagnie pour rouler tranquillement ou un peu plus vite, on aurait aimé quelque chose d'un peu plus naturel et communicatif. Pour la communication, on se consolera avec le système MBUX et sa reconnaissance vocale avec intelligence artificielle assez élaborée qui permet de contrôler certains paramètres de la voiture ou encore de sélectionner une adresse rapidement dans votre système de navigation. Un GPS auquel on peut ajouter un système de réalité augmentée qui, via une caméra, filmera ce qui se passe sous vos yeux, retranscrira la route sur l'écran centrale avec des données de navigation plus précises, notamment au moment d'aborder un virage où une flèche bleue viendra se positionner en plein milieu de la route sur votre écran.

La concurrence vient d'un peu partout pour contrecarrer les plans de Mercedes et de sa CLA. Peugeot tire à balles réelles avec une 508 qui vient aussi faire de l'ombre à la Classe C, tandis que BMW prépare activement une Série 2 Gran Coupé. La CLA reste toutefois une offre pour le moins unique sur le marché avec des prestations qui raviront ses jeunes et moins jeunes clients. Des prestations qui ont un coût évidemment puisqu'il faudra compter au minimum 35'250 euros en France. Évidemment, avec les quelques options "qui vont bien" et un moteur sympathique, la facture grimpe vite, comme celle de notre version d'essai affichée à très exactement 47'500 euros. D'ores et déjà disponible en concession, le CLA Shooting Brake viendra bientôt garnir les rangs de la gamme compacte chez Mercedes pour ceux voulant un peu plus de coffre. Puis viendront les déclinaisons sportives à commercer par la CLA 35 et ses 306 chevaux puis la CLA 45 et ses 421 chevaux. Prometteur n'est-ce pas ?

 
Points positifs Points négatifs
Belle aisance dynamique Commandes parfois peu naturelles
Confort préservé Consommations un poil élevées
Moteur vigoureux Sonorité du moteur qui laisse à désirer

Galerie: Essai Mercedes CLA (2019)

Mercedes CLA

Motorisation Essence, quatre cylindres en ligne, 1991 cm³, turbo
Puissance 224 chevaux / 350 Nm
Transmission Boîte de vitesses robotisée à double embrayage à sept rapports - 7G-DCT
Type de transmission Intégrale - 4Matic
0-100 km/h 6,3 secondes
Poids 1550 kg
Volume de coffre 460 litres
Places 5
Economie de carburant Mixte : 7,0 l/100 km
En vente 2019
Prix de base 35'250 €
Prix de la version testée 47'500 €

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