C'est officiel, la France retrouvera son Grand Prix de Formule 1 en 2018. La catégorie reine avait déserté les circuits de course français depuis 2008, à Magny-Cours. Depuis, plusieurs projets ont été proposés, comme la réfection de Linas-Montlhéry, la création d'un circuit près de Disneyland, ou encore, des demandes auprès de l'Automobile Club de l'Ouest d'organiser une manche de Formule 1 sur le circuit Bugatti, au Mans. Aucun n'a eu de suite.

Il faut le dire, un événement du calibre d’un Grand Prix de Formule 1 entraîne forcément des dépenses. Pourtant, les collectivités territoriales que sont la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), le département du Var et la communauté urbaine de Nice ou celle de Marseille, à proximité du Castellet, entendent en tirer profit, ne serait-ce que pour l'économie locale. "Ce choix répond aussi  à une volonté qui s'inscrit dans l'aménagement du territoire", détaillait lundi Christan Estrosi, président de la Région. "Depuis le retour du Bol d'Or (course d'Endurance moto, en 2015), nous avons eu deux éditions d'affilée et 75’000 spectateurs." 

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Un bon chiffre que le président Les Républicains de la région Paca veut retrouver en 2018. Pour la première du Grand Prix, il parie sur au moins 65'000 spectateurs. "On a fait la démonstration que nous étions en mesure d'accueillir 75'000 spectateurs. Dans notre réflexion, être aux côtés des organisateurs du Bol d'Or et être organisateurs du GP F1, c'est une mutualisation des coûts, des investissements."

Logo du circuit Paul Ricard

Pour cela, il faut avant tout recevoir le public. Le circuit possède ainsi 21'000 places de parking. 40'000 places assises et 20'000 autres en enceintes générales, seront disponibles en 2018.

"En candidat sérieux, nous avons parlé avec des experts du sport automobile sur les thèmes techniques et budgétaires pour mettre fin à certaines idées préconçues à notre encontre, telles que les prétendues difficultés d’accès ou d’accueil du public", insiste Stéphane Clair, le directeur général du circuit. "Dès le Bol d’Or 2015, notre plan de circulation mis en place s’est avéré efficace et nous a permis d’accueillir 70'000 personnes." 

Un plan de circulation pour un public majoritairement à deux roues diffère cependant de celui d’un Grand Prix de Formule 1. Stéphane Clair semble en convenir : "Bien évidemment, ce plan évoluera encore d’ici le Grand Prix de France F1 2018."

L'arrivée du Grand Prix s'intègre dans un projet de grands travaux à court terme. "Nous avons un certain nombre d'axes et échangeurs qui sont programmés entre 2016 et 2020 qui doivent améliorer cela", explique Christian Estrosi.

Opération 65 millions ?

Grand Prix de France au Castellet

"Nous avons évalué à 14 millions la part des collectivités, précise Christian Estrosi. La région PACA sera actionnaire majoritaire. Nous avons reçu l'accord de la participation de Toulon Provence Méditerranée et du Conseil départemental du Var, ainsi que du CD13 de la métropole de Marseille, la métropole de Nice. Nous sommes en train de définir la clé de répartition entre les autres partenaires." L'État ne devrait donc pas être sollicité dans l'organisation de cette course.

L’impact du Grand Prix devrait cependant être un ressort pour l’économie locale. Selon les organisateurs, un tel événement pourrait y injecter 65 millions d’euros, via les dépenses des spectateurs autour du Grand Prix. Cinq fois plus que les sommes engagées par la Région.

Le Grand Prix serait donc un jackpot pour les Alpes-Maritimes ? "Depuis les années où le Grand Prix a quitté le circuit, ce sont de nombreux hôtels qui se sont installés et qui sont aujourd'hui réputés comme étant de haut niveau", déclare Christian Estrosi. "Nous avons dans le département et en direction des Alpes Maritimes un potentiel considérable, jusque sur le littoral tout proche. On est sur la deuxième destination touristique en France. Ce potentiel, nous l'avons."  

Stoffel Vandoorne, McLaren MP4-30
 

Reste désormais à faire mûrir le projet. Une première pierre y a été posée, reste désormais à construire solidement.

Propos recueillis par Basile Davoine. Infographie : Camille De Bastiani.

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