Quoi qu'on en dise, l'univers du luxe et du prestige ne s'est jamais aussi bien porté. Il n'y a qu'à regarder les chiffres de ventes des marques automobiles haut de gamme pour se rendre compte de la bonne santé de ce secteur. Le plus symbolique de tous les constructeurs de luxe et de voitures de sport, celui qui cristallise toutes les attentions, c'est sûrement Ferrari. S'il y a encore vingt ans, passer la barre des 4000 unités annuelles était une hérésie du côté de Maranello, dix ans plus tard, voilà que la marque au Cheval Cabré frôlait avec les 7000 ventes par an. Les usines carburaient à plein régime, les délais se rallongeaient, mais finalement Ferrari a toujours su tenir le cap et satisfaire ses clients de plus en plus nombreux.
En 2018, Ferrari a écoulé 9251 unités très précisément, dont 270 en France. L'impossible devrait donc être franchi cette année pour la firme italienne, puisque c'est maintenant la barre des 10'000 unités annuelles qui est visée. Un chiffre qui n'effrayait pas l'ancien patron de la marque, feu Sergio Marchionne, mais qui devrait donner quelques sueurs froides au nouveau patron : Louis Carey Camilleri. En effet, lui qui clamait haut et fort "préférer la marge au volume" va devoir conjuguer avec les deux. Ce dernier arrive à la tête d'une activité plus que florissante, qu'il va falloir maintenir et même faire évoluer pour faire face à une concurrence qui ne faiblit pas, McLaren en tête de liste.
Ferrari est d'ailleurs bien conscient qu'il reste encore des portes à ouvrir, notamment du côté de la Chine, premier marché automobile mondial, où les ventes de petites boîtes rouges ne dépassent pas les 700 unités. Malgré ça, la firme de Maranello boucle l'exercice 2018 avec un chiffre d'affaires de 3,4 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 32,6 %, permettant de dégager un profit net de 787 millions d'euros. Au milieu du mois de septembre 2018, John Elkann, héritier de la famille Agnelli, et Louis Camilleri avaient présenté leurs plans pour les cinq prochaines années. Les ambitions sont très claires : cinq milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 et un taux de marge opérationnelle de 38 %. Ferrari ne devrait donc pas se reposer sur ses lauriers encore cette année et devrait lancer une salve de nouveaux produits. En 2019, environ cinq modèles sont déjà attendus, essentiellement des déclinaisons de voitures déjà existantes, mais qui font toujours recette et augmentent les marges.