Ce n'est plus un secret pour personne, les grandes villes essayent de restreindre doucement mais sûrement la circulation automobile. Plusieurs villes ont notamment mis en place un système de vignette Crit'Air pour faciliter la distinction entre les voitures plus ou moins polluantes et ainsi interdire purement et simplement l'accès aux véhicules les moins respectueux de l'environnement. Certaines métropoles travaillent également sur plusieurs plans de restructuration de leur centre-ville. Ainsi, dans le cas de la capitale, certains arrondissements de l'hyper-centre pourraient tout bonnement interdire les voitures de circuler. Parmi les autres restrictions, avec toujours comme toile de fond la baisse de la pollution aussi bien atmosphérique que sonore, certaines villes abaissent la vitesse maximale autorisée.

C'est le cas de Lille où la mairie a décidé de baisser la vitesse maximale autorisée en ville à 30 km/h depuis le lundi 19 août 2019. 88 % des rues seront concernées d'ici la fin du mois d'octobre. Les plus grands axes resteront à 50 km/h. Pour parvenir à cet objectif, la baisse se met en place progressivement et débute par quartier. Le centre-ville et le Vieux-Lille sont concernés en premier lieu. Évidemment, la mesure n'est pas vraiment bien accueillie par les automobilistes comme en témoignent les propos d'une automobiliste lilloise recueillis par nos confrères de chez Franceinfo"On veut arrêter que les gens conduisent ! Je vais bosser dans Lille et c'est devenu une catastrophe. Le centre de Lille n'est plus praticable, il y a des bouchons partout parce que les plans de circulation à mon sens ont été faits n'importe comment. On a déjà eu beaucoup de mal à s'adapter au nouveau plan de circulation. Auparavant, on a eu le parking payant entre midi et deux. Donc ça fait beaucoup de choses contre les automobilistes. Je ne sais pas quel est le but, je ne comprends pas."

L'objectif derrière tout ça est évidemment d'arriver à une ville plus "verte" comme l'énonce la maire de Lille, Martine Aubry, qui affirme également que la baisse de la vitesse maximale autorisée pourrait faire diminuer la température d'un degré dans le centre de la ville. Pour la mairie de Lille, c'est aussi le moyen de mieux faire cohabiter les usagers de la route et les piétons. Cette mesure vise aussi à mettre les personnes vulnérables plus en sécurité. "Les automobilistes sont aussi des piétons, sont aussi des cyclistes. L'idée c'est vraiment d'avoir vraiment une ville où les familles, les enfants ou les seniors, tout le monde se sente plus en sécurité", précise Stanislas Dendievel, l'adjoint en charge de l’urbanisme.

Si les résultats en terme de sécurité pourraient rapidement se faire ressentir, ce ne sera peut-être pas le cas concernant la diminution de la pollution. Cette mesure pourrait même être contre-productive selon Benoît Rocq, le directeur adjoint de l’association de surveillance de la qualité de l’air dans les Hauts-de-France : "Quand on réduit la vitesse, la première conséquence c'est un peu bizarre mais ça a tendance à augmenter un peu les émissions de certains polluants atmosphériques. Pour autant, si derrière ça entraîne une fluidification de la circulation, c'est-à-dire moins de bouchons, cela va permettre dans l'autre sens de diminuer cette pollution", déclare-t-il au micro de Franceinfo. De ce faire, si la diminution de la vitesse maximale autorisée entraîne davantage de bouchon, la pollution devrait logiquement augmenter, ce qui irait complètement à l'encontre de la volonté de la mairie de Lille.