Un an et demi après le très impopulaire passage à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparateur central sur tout le territoire français, les départements ont la possibilité en cette année 2020 de revenir à 90 km/h s'ils le souhaitent. Et le premier département à profiter de cette opportunité est la Haute-Marne, qui a validé ce retour à l'ancienne limitation sous l'impulsion du président LR du conseil départemental, Nicolas Lacroix.

Celui-ci n'a en effet pas attendu l'avis consultatif de la commission départementale et a décidé ce changement après avoir remis à l'administration le rapport obligatoire d'accidentologie concernant son département. C'est le premier retour à 90 km/h en France, qui s'étend pour le moment sur 200 kilomètres, mais couvrira au final la distance de 476 km de routes départementales, qui sont en réalité d'anciennes nationales désormais gérées par le département.

"C'est le réseau structurant du département qui concentre 85 % du trafic", a déclaré Nicolas Lacroix, qui chiffre au passage le coût de ce retour en arrière et rassure quant à des coûts parfois jugés trop élevés. "Ici, la voiture, c'est la vie. Perdre son permis, c'est risquer de perdre son emploi. Ce retour aux 90 km/h a un coût de l'ordre de 100 000 euros. Cet investissement va durer longtemps et ne pèse pas grand-chose par rapport aux 30 millions d'euros de notre budget voirie, pour beaucoup consacré à l'entretien des routes."

Il y a pour le moment 48 départements qui prévoient de suivre cet exemple, tandis que 21 départements ont déjà refusé de revenir aux 90 km/h, craignant qu'on les tienne pour responsables d'une éventuelle hausse des accidents et de la mortalité. Selon Le Parisien, ces départements sont l'Ain, l'Aisne, l'Ardèche, les Ardennes, la Charente-Maritime, l'Essonne, le Gard, de l'Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, la Manche, la Mayenne, la Meurthe-et-Moselle, le Morbihan, la Nièvre, le Puy-de-Dôme, les Pyrénées-Orientales, le Rhône, la Savoie, le Territoire de Belfort, le Var et enfin les Yvelines.