La mortalité routière en France métropolitaine a très légèrement reculé en 2019, avec 3239 décès enregistrés dans l'Hexagone, contre 3248 en 2018. Une très légère baisse de 0,3 % qui semble toutefois difficile à attribuer à la réduction de la vitesse sur les nationales l'année dernière, puisque la moyenne sur une année est donc plus élevée que celle sur le deuxième semestre 2018, après la mise en place de la législation.
"Ces chiffres sont historiques, mais ils sont le résultat d'une politique volontariste", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui fait donc allusion à la législation des 80 km/h, qui ont été instaurés le 1er juillet 2018. Le ministre explique que "336 vies ont été sauvées grâce à la mesure du 80 km/h", ce qui semble chiffré sur la différence entre le premier et le second semestres 2018.
"L'emballement politique et un peu politicien que nous avions connu au moment de la mise en place des 80 km/h n'existe plus, sauf dans quelques départements", a-t-il poursuivi, alors que certains d'entre eux comme la Haute-Marne ont décidé de revenir aux 90 km/h. Mais le ministre les a appelés "à évaluer aussi dans la durée les conséquences" de ce potentiel retour. En effet, l'augmentation de mortalité qui risquerait de s'ensuivre leur serait alors entièrement attribuée.
Plus que la mise en place des 80 km/h, on peut surtout constater que la mortalité poursuit sa baisse amorcée en 2018, après quatre années d'augmentation de l'accidentalité et des conséquences fatales de celle-ci. Une accidentalité qui est d'ailleurs en baisse en 2019, avec une réduction de 1,1 % du nombre d'accidents corporels. Outre-mer, le bilan est en revanche bien plus négatif, avec une hausse de 5,8 % des décès sur les routes, portant le nombre sur l'ensemble du territoire à 3493, soit cinq de plus que l'année précédente. Enfin, les cyclistes sont malheureusement plus victimes des accidents de la route, avec 184 décès en 2019, soit neuf de plus que dans l'année 2018.