Le 6 mars dernier se tenait une réunion de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) à Vienne en Autriche puisqu'il fallait gérer la question du Coronavirus. En effet, le marché pétrolier est particulièrement touché par ce virus puisque la Chine est le plus gros importateur de pétrole au monde, près de 14 millions de barils par jour, soit 14 % de la consommation mondiale. L'entretien entre la Russie et l'OPEP avait pour objectif d'aider le secteur à supporter cette baisse drastique de la consommation en demandant à tous les membres, ainsi qu'à la Russie qui n'est qu'un partenaire de l'organisation, de diminuer la production pour maintenir les prix. Et c'est lors de cette réunion, que le coup de théâtre à eu lieu : l'Arabie Saoudite a décidé d'aller à l'encontre du marché et d'ouvrir les vannes tout en faisant baisser ses prix pour plomber Moscou qui avait décidé de laisser tomber l'accord passé en 2016.

Une décision prise pour "Punir la Russie dans l'échec des pourparlers entre l'OPEP et la Russie" explique Philippe Crevel, économiste chez Lorello Ecodata et directeur du Cercle de l’Epargne. "Il faut bien comprendre que la baisse est pour l'instant ponctuelle, donc si la tendance disparaît le changement sera minime. Mais si le bras de fer se poursuit, alors cette mauvaise passe du marché du pétrole peut servir les foyers français, la baisse pourrait tourner autour d'une dizaine de centimes au litre. Pour arriver à une vraie baisse "intéressante" pour les ménages, il faudrait que cette baisse reste plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le temps que ce pétrole moins cher arrive des puits à la raffinerie et de la raffinerie à la pompe. Pour les ménages, c'est une économie qui peut atteindre une centaine d'euros sur un an. Mais pour voir une telle économie, il faudrait que la situation reste en place plusieurs mois et on ignore si les pourparlers vont reprendre et dans l'optique où la discussion reprendrait, on ignore encore plus s'ils vont arriver à trouver un accord."

Cette baisse est historique, puisque le baril de Brent est passé de plus de 60 dollars à un peu moins de 34 dollars en l'espace de 24 heures. Du jamais-vu depuis la guerre du Golfe en 1991. Pour restituer encore davantage ce prix indécent du pétrole, l'or noir n'a jamais été aussi bas depuis 2016, quand le baril avait atteint 30 dollars. L'autre grande perdante, c'est la bourse mondiale. Elle s'est réveillée avec la gueule de bois puisque à cause de cette décision de l'Arabie Saoudite, les marchés ayant un lien de près ou de loin avec le pétrole ont subi un lundi noir : -6 % a la bourse Paris lors de l'ouverture, entre -3 à -7 % en Asie et notamment une chute de plus de 6 % au Japon (Nikkei).

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