Comme vous n'êtes sûrement pas sans le savoir, le groupe PSA et le groupe FCA vont unir leurs forces pour devenir le quatrième plus grand groupe automobile mondial en volume et le troisième en chiffre d'affaires. Ce nouveau groupe, qui s'appellera Stellantis, est actuellement toujours en train d'être structuré avec de nombreux points à gérer, notamment financiers, le tout avec une crise sanitaire mondiale qui chamboule pas mal de choses.

Ainsi, pour que leur union reste un mariage entre égaux, PSA et FCA ont un peu changé les termes de leur contrat afin de prendre en compte l'impact de la pandémie sur leurs comptes respectifs. FCA a notamment accepté d'abaisser le dividende exceptionnel à distribuer à ses actionnaires à 2,9 milliards d'euros, contre 5,5 milliards d'euros auparavant.

Le groupe PSA distribuera par ailleurs sa participation de 46 % au capital de l'équipementier français Faurecia à l'ensemble des actionnaires de la nouvelle entreprise et non à ses seuls actionnaires comme prévu dans l'accord initial.

Ces modifications "préservent l'équilibre original de l'accord de rapprochement", soulignent les deux groupes dans un communiqué commun, en précisant que leur union doit toujours bien être bouclée à la fin du premier trimestre 2021. Elles ont été approuvées "à l'unanimité" par les conseils d'administration des deux entreprises "avec le fort soutien de leurs actionnaires de référence".

Des doutes avaient été émis ces derniers mois sur l'équilibre du montage financier, qui prévoit depuis le début un mariage entre égaux. PSA et FCA avaient déjà annoncé en mai qu'ils renonçaient au versement d'un dividende ordinaire de 1,1 milliard d'euros chacun, prévu dans le cadre de leur mariage, en raison de la crise du coronavirus.

Mais le montant du dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros que FCA devait distribuer à ses actionnaires ainsi que la distribution des parts de Faurecia faisait encore tiquer car la capitalisation boursière de Faurecia a fondu depuis l'annonce des fiançailles en décembre. Cela jouait mécaniquement en défaveur des actionnaires du constructeur français.

Avec les modifications annoncées ce lundi, "les actionnaires respectifs de FCA et du Groupe PSA recevront l'équivalent de 23 % du capital de Faurecia (...), tandis que leur participation à 50/50 dans Stellantis - un groupe qui disposera désormais de 2,6 milliards d'euros de liquidités supplémentaires à son bilan - restera inchangée", détaille le communiqué. 

"En complément, il a aussi été convenu que les conseils des groupes PSA et de FCA pourront considérer une distribution de 500 millions d'euros aux actionnaires de chaque entreprise avant la signature finale ou, alternativement, une distribution de un milliard d'euros à tous les actionnaires de Stellantis après la signature finale", précise le document.

Ces éventuels cadeaux aux actionnaires dépendront des performances respectives des constructeurs ainsi que des conditions de marché. Les changements ont été approuvés "à l'unanimité" par les conseils d'administration des deux entreprises "avec le fort soutien de leurs actionnaires de référence". Ils se disent "plus que jamais convaincus du bien-fondé de cette fusion et du potentiel de création de valeur".

Les deux groupes estiment que leur rapprochement devrait permettre d'économiser cinq milliards d'euros par an, contre 3,7 milliards initialement. "Les perspectives de synergies et de création de valeur à long terme révisées à la hausse de Stellantis permettent aujourd'hui aux actionnaires de références de modifier certains termes financiers pour renforcer encore le bilan de Stellantis à son démarrage, tout ceci dans un contexte Covid", a souligné un porte-parole de PSA auprès de l'AFP.

"Cela permettra à Stellantis de démarrer avec un bilan encore plus renforcé", a-t-il ajouté. Enfin, PSA et FCA prévoient toujours de sceller leur union d'ici "la fin du premier trimestre 2021".